Les métaux précieux prêts à grimper
Hausse des cours des métaux précieux et baisse des taux longs vont aller de pair.
Nonante-six mois (8 ans) se sont écoulés depuis que les actions des mines d’or et d’argent ont atteint leur dernier plancher (à 12,40 dollars, le 19 janvier 2016, pour le GDX, le VanEck Vectors Goldminers, par exemple). Depuis, les métaux ont entamé un long mouvement haussier (progression longue, sans qu’aucun nouveau plancher ne soit atteint pendant des décennies, ce qui n’a rien à voir avec une tendance haussière continue occasionnellement assortie de nouveaux sommets). Sur ce plan, les matières premières, et en particulier les métaux précieux, diffèrent totalement des indices boursiers : beaucoup plus irrégulière, leur ascension donne parfois l’impression de ne pas en être une. Pourtant, la première vague de hausse a duré jusqu’à l’été 2020 (sommet : le 5 août). Le GDX a alors frôlé les 46 dollars, soit une envolée de 369 % en 4,5 ans. A l’époque, c’était l’euphorie. Or croire que “the only way is up“ est très dangereux dans la sphère de l’investissement. Et ça n’a, en effet, pas raté : les deux années de déclin qui ont suivi ont transformé le sentiment en désespoir, d’autant qu’en plus d’être longue, la descente a été profonde. Le plancher, à 22 dollars approximativement, a été atteint il y a environ un an. Mais la deuxième vague de hausse, discrètement entamée depuis, a porté le GDX à plus de 36 dollars le 5 mai ; l’ETF oscille aujourd’hui entre 25 et 26 dollars, ce qui devrait être grosso modo son plancher.
Remontée en vue
Un feu d’artifice s’annonce – ce n’est pas parce que le tracker a perdu plus de 20 % depuis son sommet intermédiaire que le long mouvement haussier est brisé. Pour autant que le seuil (22 dollars) atteint l’an dernier ne soit pas crevé, nous pourrions assister à une flambée ces deux prochaines années, avec pour objectif initial les 46 dollars actés en 2020. Quoi qu’on en dise, le marché haussier à long terme des métaux précieux est toujours bien vivant et pourrait réserver de très jolies surprises – la géopolitique internationale, l’inflation, la volonté de certains régimes autoritaires de ne plus accepter le dollar comme monnaie de référence, la pandémie de dettes (qui n’était pas un problème aussi longtemps que les taux étaient bas…) pourraient en effet contribuer à alimenter l’ascension pour le reste de la décennie.
A court terme, c’est le recul des taux longs qui devra jouer le rôle de catalyseur. Les taux ont été, soulignons-le, le facteur qui a empêché les métaux précieux de progresser ces derniers mois. Les indicateurs sous-jacents le montrent : l’or et l’argent ont enfin atteint leur étiage et sont prêts à grimper en flèche durant un an ou deux. Cette remontée devrait intervenir dès que les taux longs seront arrivés à un sommet intermédiaire.
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