Le tuyau de la semaine : Endeavour Mining

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Ce groupe minier qui ne mise plus que sur des projets aurifères de grande envergure et de longue durée affiche une valorisation très faible. Or il va voir son flux de trésorerie disponible repasser dans le vert dès ce second semestre. L’action offre un rendement de près de 4 %, ce qui est rare dans ce secteur.

Endeavour Mining, à ne pas confondre avec Endeavour Silver, est un producteur d’or de taille moyenne (1,07 million d’onces troy en 2023). Il possède, outre de nombreux projets d‘exploration, cinq actifs, en Afrique de l’Ouest. La région est connue pour ses importantes réserves d’or. Mais aussi parce qu’elle délivre les permis bien plus rapidement que l’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud et l’Australie. La main-d’œuvre et l’énergie y sont par ailleurs nettement moins chères. En revanche, certains pays y présentent un risque politique supérieur à la moyenne. Ce qui n’empêche pas Barrick, AngloGold et B2Gold, pour ne citer que ces grands noms, d’y être actifs. Pour l’être, mieux vaut être expérimenté et entretenir des relations politiques. Deux atouts majeurs qu’a également Endeavour Mining.

Notre “tuyau de la semaine” ne mise plus que sur des projets de grande envergure et de longue durée. Il a cédé l’année dernière ceux qui ne correspondaient pas à ces critères (Wahgnion et Boungou, au Burkina Faso), si bien que la production du premier semestre de 2024 sera inférieure à celle de la même période en 2023.

La mine phare du groupe est Sabodala-Massawa, au Sénégal. Elle est entrée dans son portefeuille en 2021 lorsqu’il a acquis Terango Gold. Cette mine à ciel ouvert (aux coûts de production plus faibles que dans une mine souterraine) a produit 294.000 onces troy d’or l’an passé. Comme l’extension de son usine de traitement à 1,2 million de tonnes de minerais par an, entamée en 2023, est désormais terminée, la production y augmentera au second semestre. Le groupe s’attend à en extraire cette année 360.000-400.000 onces troy, et à un coût total de production de 750-850 dollars canadiens (CAD). Sabodala-Massawa est donc en passe de devenir l’une des plus grandes et plus rentables mines d’Afrique de l’Ouest. Qui plus est alimentée par un parc solaire de 37 mégawatts doté d’une capacité de stockage de 16 mégawatts qui permettra de réduire encore les coûts énergétiques.

Ity, en Côte d’Ivoire, produira 270.000-300.000 onces troy d’or cette année, à un coût par unité de 850-925 CAD ; vu les cours actuels de l’or, les marges seront élevées. Houndé, au Burkina Faso, en livrera 260.000-290.000 et est elle aussi très rentable en dépit de son coût de production légèrement plus élevé (1.000-1.100 CAD). Mana, dans le même pays, mine rachetée à Semafo, servira cette année 150.000-170.000 onces troy. Le coût de production y est plus élevé (1.200-1.300 CAD). Le cinquième actif, enfin, est Lafigue, en Côte d’Ivoire : opérationnel depuis peu, il produira cette année 10.000 onces troy d’or à un coût unitaire de 900-975 CAD. A sa vitesse de croisière, la production y passera à 200.000 onces troy.

La production consolidée d’Endeavour Mining atteindra 1,13-1,27 million d’onces troy d’or cette année et le coût de production moyen devrait se situer entre 955 et 1.035 CAD. En 2023, la marge brute par once troy d’or vendue s’est établie à 898 CAD. Elle sera nettement plus élevée cette année puisque le cours de l’or a augmenté.

Mentionnons, parmi les projets, Tanda-Iguela, en Côte d‘Ivoire, dont l’étude de faisabilité préliminaire sera présentée à la fin de l’année. Il est susceptible de produire autant que Sabodala-Massawa d’ici au terme de cette décennie.

Dès ce second semestre, le flux de trésorerie disponible sera positif. Il devrait pouvoir atteindre un milliard de CAD en 2025. Et permettre à Endeavour Mining de rémunérer davantage ses actionnaires tout en allégeant encore sa dette (nette : 831 millions CAD).

Conclusion

Le risque géopolitique en Afrique de l’Ouest n’est pas à négliger, mais il est plus que compensé par la faible valorisation (moins de 5 fois le flux de trésorerie attendu pour 2025) d’Endeavour Mining. L’action offre un rendement de près de 4 %, ce qui est élevé dans ce secteur. En outre, la hausse attendue des flux de trésorerie permettra de gâter davantage les actionnaires. Bref, une bonne affaire.






Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 28,55 dollars canadiens

Marché : Bourse de Toronto

Ticker : EDV CN

Code ISIN : GB00BL6K5J42

Capit. boursière : 7 milliards CAD

C/B 2023 : 25

C/B attendu 2024 : 12

Perf. cours sur 12 mois : -9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -3 %

Rendement du dividende : 3,8 %

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