Le plus mauvais mois en Bourse
Selon Fisher Investments, septembre est le seul mois à avoir affiché un rendement moyen négatif (-0,78 %) en 100 ans (depuis 1925). Pourquoi ce mois écrit-il une histoire boursière si différente des autres ? Plusieurs théories sont avancées.
Alors que sur une année boursière, l’on recense deux séances de gain pour une séance qui s’achève dans le rouge, en septembre, c’est une pour une (51 % contre 49 %). Et ce n’est pas tout : septembre est également le mois ayant concentré les plus mauvais résultats sur les 10, 20 et 50 dernières années.
Voilà de quoi titiller notre curiosité : pourquoi ce mois écrit-il une histoire boursière si différente des autres ? Plusieurs théories sont avancées. Si beaucoup nous paraissent plutôt tirées par les cheveux, une nous semble un peu plus plausible : après la pause estivale, les investisseurs institutionnels (entreprises d’assurances, fonds de pension, etc.) s’attellent à rééquilibrer leurs portefeuilles, au profit des obligations et au détriment des actions. Très rares l’été en effet, les émissions obligataires reprennent en septembre, si bien que les positions en actions, un peu plus élevées que la normale en été, sont alors échangées contre des obligations. C’est crédible, mais pas encore tout à fait suffisant.
Une période dangereuse
Le rendement négatif sur le long terme est par ailleurs marqué – certains diront faussé – par certains mois de septembre exceptionnellement mauvais, le pire étant celui de 1931, en pleine Grande Dépression (-29,6 %). Beaucoup plus proche de nous, la chute de 9 % enregistrée en septembre 2008 était due à l’effondrement de Lehman Brothers.
Pour 2024, on se rassurera en se rappelant que lors des années d’élection, les résultats sont meilleurs et plus proches de la moyenne des autres mois. Quand les Américains s’apprêtent à se rendre aux urnes, le rendement moyen du mois de septembre est supérieur à zéro (+0,3 %) et 62,5 % des séances, soit 5 sur 8, s’achèvent dans le vert, au lieu de la moitié en moyenne. Malgré le faux départ de cette année, qui a vu la plupart des indices clore la première semaine de septembre sur des pertes de 4 % à 5 %, tout espoir n’est donc pas perdu.
Sans vouloir souffler le chaud et le froid, il nous faut toutefois évoquer une autre constatation encore : le plus souvent, les marchés boursiers atteignent des sommets au printemps ou en été, avant d’encaisser des rendements négatifs en août et septembre, de toucher le fond en octobre puis de repartir à la hausse vers la fin de l’année. D’où le dicton, maintes et maintes fois rabâché : “Vendez en mai, mais n’oubliez pas de revenir en septembre”. Reste qu’en cas de chute subite au milieu de l’été, rapidement et (presque) entièrement rattrapée en août/septembre, il y a tout lieu de craindre une forte baisse à partir de la deuxième quinzaine de septembre et surtout, en octobre. C’est ce qui s’est passé en 1987 et en 2007, entre autres. Nous restons donc prudents et ne nous prétendons certainement pas encore rassurés.
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