Investir dans une classe d’actifs qui assure une excellente diversification : les matières premières
Les matières premières sont un excellent instrument de diversification puisqu’à l’inverse des actions, elles résistent bien à l’inflation. Les autres classes d’actifs sont beaucoup plus étroitement corrélées, car les hausses de taux ont toujours sur elles des effets négatifs. Quelques réflexions, tout de même, avant de se lancer.
Les risques
Investir en matières premières est risqué. Cela fait 400 ans que la valeur des actions occidentales est multipliée par deux tous les 10 ans ; les rares fois où cela n’a pas été le cas, elle a doublé à deux reprises au cours de la décennie suivante. En revanche, les matières premières les plus consommées dans le monde ont cédé 2 % par an en moyenne ces 200 dernières années. En cause : le progrès technique – on cultive de plus en plus de riz par mètre carré (ce qui explique du reste aussi la progression des actions). Dès lors, plus longtemps des matières premières physiques sont détenues, plus le risque de perte s’accentue.
La courbe des contrats à terme
Contrairement à celui en actions, l’investissement en matières premières est toujours assorti d’une date d’expiration : celle où le produit sera livré. Le pétrole se négociant par 159.000 litres, aucun particulier n’a envie d’aller le chercher et de le stocker dans son jardin. La solution consiste à acheter du pétrole qui sera livré, mettons, en avril 2024, puis de revendre le contrat avant cette date et de le remplacer par un autre, plus éloigné dans le temps. Ce roulement est un élément important du rendement des investissements en matières premières. En 2022, l’indice Bloomberg Commodity avait grimpé de 6 %, mais si l’on tient compte des roulements, de 14 %. Les contrats à terme exercent un effet de levier considérable, qui s’inscrit en sus de la fluctuation des cours des matières premières.
La volatilité
Le rendement de l’opération de roulement est presque entièrement déterminé par celui du contrat initial, qui lui-même dépend de l’offre et de la demande de matières premières. A ce stade, spéculateurs et investisseurs ne jouent aucun rôle. Quand les cours des matières premières augmentent, le rendement du roulement est presque toujours positif, et inversement, ce qui rend les investissements dans des indices de matières premières extrêmement volatils : les fluctuations peuvent en effet être beaucoup plus marquées que dans le cas d’investissements dans des indices d’actions.
Le dollar
Les matières premières se négocient en dollar, dont la valeur et le taux d’intérêt ont une influence certaine. Quand les taux sont élevés, financer et détenir des stocks coûte plus cher ; les négociants peuvent donc être enclins à constituer moins de stocks physiques, au détriment des prix spot.
Le pétrole
Le prix du pétrole détermine largement celui des autres matières premières, qu’il faut transporter et transformer. Toute augmentation du cours de l’or noir entraîne donc presque automatiquement un enchérissement des matières premières.
On le voit : l’investisseur doit pouvoir estimer l’évolution du pétrole et du dollar et avoir une idée de l’état actuel et futur de la courbe des contrats à terme. Son portefeuille doit être en mesure de supporter le surcroît de volatilité. Rappelons aussi que si les actions restent orientées à la hausse, les matières premières, elles, risquent toujours de tomber à de nouveaux planchers historiques.
Changement climatique
Le changement climatique est une menace pour les récoltes. Simultanément, de moins en moins de régions (trop froides, trop chaudes, trop humides) sont propices à l’agriculture. Enfin, les mesures de lutte contre le changement climatique freinent le défrichage agricole. La volatilité des prix des matières premières ne peut donc que s’accentuer.
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