Inventiva: un potentiel immense
La rédaction répond à la question d’un abonné: “Le cours de l’action Inventiva ne cesse de baisser. Pourquoi conservez-vous votre position dans le portefeuille modèle?”
Nous avons intégré la biotech française Inventiva en portefeuille à l’été 2020, après sa publication des excellents résultats de l’étude de phase IIb évaluant l’effet de l’inhibiteur pan-PPAR lanifibranor, son produit phare, sur la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). La NASH, ainsi que la phase antérieure du processus pathologique, la maladie du foie gras (NAFDL), sont les plus importantes maladies hépatiques encore incurables. Ce marché est estimé à 30 milliards de dollars. Depuis le départ, nous espérons la conclusion d’un accord de licence pour le lanifibranor ou le rachat de l’entreprise.
La biotech a finalement lancé seule, en septembre 2021, l’étude de phase III, décisive mais coûteuse (quelque 300 millions d’euros). Mais, en proie à la morosité et conscient que la biotech devrait se refinancer, le marché a ramené le cours de l’action à un niveau inférieur encore à celui de juin 2020.
Plusieurs nouvelles très encourageantes dans le secteur nous ont cependant incités à conserver nos titres. Le cours de l’action de la société américaine Madrigal avait triplé, pour atteindre 300 dollars, en 2018, à la publication des résultats concluants de la phase II de l’étude consacrée au traitement de la NASH avec le resmetirom. Retombé à 65 dollars en 2022, le cours a ensuite quintuplé à l’annonce des résultats de la phase III. L’année dernière, Akero Therapeutics, une autre biotech américaine, a elle aussi vu le cours de son action quintupler, à l’annonce des résultats de l’étude de phase II relative à l’efruxifermin. Et si Akero a deux ans de retard sur Inventiva, elle affiche une capitalisation boursière de 1,7 milliard de dollars alors que celle de la biotech française est d’à peine 150 millions d’euros. Certes retombée depuis, la valeur de l’action Inventiva avait plus que doublé en octobre 2022, après l’annonce de la signature d’un contrat de licence avec Sino Biopharm pour le développement et la commercialisation du lanifibranor en Grande Chine.
Les résultats de la phase II de l’étude sur le lanifibranor menée auprès de patients atteints du diabète de type 2 et de la NAFLD seront publiés dans les semaines qui viennent. Ceux de l’étude de phase IIa combinant le lanifibranor et l’empaglifozine, un inhibiteur de SGLT2 autorisé pour le traitement du diabète de type 2, conduite auprès de patients atteints de la NASH et du diabète de type 2, suivront au second semestre. Ces deux études en diront davantage encore sur l’efficacité du lanifibranor. Comme l’étude de phase III devrait recruter son dernier patient avant la fin de l’année, les résultats intermédiaires devraient tomber au second semestre de 2025; s’ils sont concluants, ils ouvriront la voie à une demande d’approbation provisoire en Europe et aux Etats-Unis.
Disposant de 87,7 millions d’euros, Inventiva a de quoi fonctionner jusque fin 2023. Si les résultats qui seront publiés cette année ne sont pas décevants, nous conserverons telle quelle notre position. Nous pourrons l’étoffer le jour où la biotech déclarera pouvoir financer l’intégralité de l’étude de phase III. Au vu de l’énorme potentiel du lanifibranor, nous restons patients. Pour l’investisseur conscient du risque (rating 1C).
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