Donald Trump, ou le triomphe du bitcoin

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Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Ceux qui, aujourd’hui, se ruent sur le bitcoin, sont sûrs que Donald Trump va les rendre riches. Les objectifs de cours sont-ils trop élevés que pour être autre chose qu’illusoires ? N’oublions pas en tout cas qu’une fois que la tendance s’inverse, la plongée est vertigineuse.

Il est un actif pour lequel le résultat de l’élection présidentielle américaine est une véritable aubaine : les cryptomonnaies. Comme pour tout, Donald Trump a de “grands” projets pour ces devises. Dès qu’il est apparu, le 6 novembre, que le milliardaire était en train de rafler les suffrages, le bitcoin a bondi de 30 %.
Le bitcoin avait grimpé de 70 % déjà au premier trimestre. A l’époque, deux facteurs avaient joué. D’abord, la Securities and Exchange Commission, le gendarme du marché boursier américain, avait approuvé, en janvier, la commercialisation d’un ETF Bitcoin Spot (fonds coté qui détient physiquement des bitcoins), ce qui avait provoqué une expansion spectaculaire de tous les trackers liés au bitcoin. Ainsi l’iShares Bitcoin ETF, commercialisé à la mi-janvier, détient-il, moins d’un an plus tard, pour plusieurs dizaines de milliards de dollars d’actifs en gestion. A cela est venue s’ajouter l’annonce d’un halving (moment à partir duquel le minage ne rapporte plus que la moitié des jetons) pour le mois d’avril. L’événement, qui se produit tous les quatre ans environ, provoque une baisse de l’offre de nouveaux bitcoins. Historiquement, il a toujours fait s’envoler la devise ; cette fois, les investisseurs n’ont même pas attendu que l’opération soit entamée.

Circonspection

Après le halving, l’ascension s’est totalement interrompue… jusqu’au raz-de-marée du 6 novembre. En additionnant les deux hausses, l’on obtient une multiplication par deux de la valeur du crypto-actif. Quelle résilience, pour une monnaie déclarée morte et enterrée à plusieurs reprises ! Son histoire, certes jeune encore (2009), est faite de décollages stratosphériques et de creux abyssaux, puisque le bitcoin est passé de 100 dollars à 20.000 dollars entre fin 2013 et fin 2017, de 3.000 à 70.000 dollars entre fin 2018 et fin 2021 et, alors qu’il plafonnait à 15.500 dollars fin 2022, il approche, deux ans plus tard, la limite emblématique des 100.000 dollars.

Ceux qui, aujourd’hui, s’arrachent les bitcoins, sont sûrs que Donald Trump va les rendre riches. Les objectifs de cours sont extrêmement élevés – des chiffres allant de 350.000 à 500.000 dollars circulent. Le futur président a promis de faire des Etats-Unis le pays du minage et de constituer une réserve stratégique en bitcoins. Une multiplication du cours est-elle dès lors vraiment illusoire ? Non, mais elle est loin d’être garantie. Car n’oublions pas qu’une fois que la tendance s’inverse, la plongée est vertigineuse (les chutes de 2018 et de 2022 ont été de 80 % et plus). Le bitcoin a de surcroît un profil de risque si élevé qu’il ne peut représenter plus de 1 % à 2 % des portefeuilles. Même avec un faible pourcentage, les rendements totaux progresseront en cas de hausse ; en revanche, on évitera le drame au prochain déclin.

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