Danny Reweghs

Davantage d’actions de valeur en portefeuille

Danny Reweghs Journaliste

Depuis octobre 2020, l’indice S&P 500 Value s’est apprécié de 33%, soit près de deux fois plus que le S&P 500 Growth, qui profite pourtant depuis quelques mois de l’énorme coup de pouce donné par l’engouement pour l’intelligence artificielle.

Cette décennie ne ressemblera en rien à la précédente. Les marchés financiers opèrent un tournant majeur. Après avoir été en moyenne structurellement bas très longtemps, taux d’intérêt et inflation vont être en moyenne nettement plus élevés: c’est la – seule – raison à ce revirement. Qui influera toutefois considérablement sur les domaines dans lesquels il conviendra d’investir.

Glissement

Nous allons assister entre autres à un glissement des actions de croissance vers les actions de valeur. Entre octobre 2010 et l’année 2020 (quand les taux longs américains ont atteint leur niveau le plus bas), le Standard & Poor’s (S&P) 500 a bondi de 198%, le S&P 500 Growth, de 296%. Avec une hausse de 110% “seulement”, le S&P 500 Value évoluait loin derrière.

Mais depuis le mois d’octobre 2020, le retour de l’inflation et l’envolée des taux d’intérêt ont limité à 25% la progression du S&P 500, et à 17% celle du S&P 500 Growth. Deux mil vingt-trois a pourtant été une bonne année – à la fin de 2022 en effet, l’indice Growth avait cédé du terrain par rapport à octobre 2020. Le S&P 500 Value s’est, lui, apprécié de 33%, soit près de deux fois plus que l’indice Growth, qui profite pourtant depuis quelques mois de l’énorme coup de pouce donné par l’engouement pour l’intelligence artificielle: en période de hausse structurelle des taux d’intérêt et de l’inflation, les actions de valeur surpassent les actions de croissance.

Autres accents

Compte tenu de la façon dont elles ont évolué ces 5 à 10 dernières années, les valeurs de croissance occupent sans doute une place de choix dans les portefeuilles des particuliers. Mais vu le contexte, nous conseillons de réduire progressivement leur poids au profit d’actions de valeur, plus défensives.

Notons par ailleurs que les secteurs peuvent changer de catégorie au fil du temps. A la fin des années 1990, les télécommunications, les médias et la technologie étaient considérés comme des secteurs à croissance rapide. Or cela fait belle lurette que les deux premiers ont perdu ce statut; les télécoms, en particulier, relèvent aujourd’hui des domaines value les moins bien portants, puisque énormément de titres font l’objet de valorisations dérisoires tout en assurant des rendements en dividendes très élevés. C’est là que nous distinguons désormais des perspectives de rendement supérieures à la moyenne. D’où la présence de Vodafone dans le portefeuille modèle.

Les sociétés immobilières, en particulier les immobilières réglementées, sont elles aussi passées en 1 à 2 ans de titres de croissance valorisés bien au-delà de leur valeur d’actif net (NAV) à des actions de valeur assorties d’une forte décote et de rendements en dividendes à nouveau en hausse. L’investisseur désireux de miser pour le long terme sur le thème value en général a le choix entre divers ETF, parmi lesquels Xtrackers MSCI World Value et Xtrackers MSCI Europe Value.

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