Coup de mou des actions industrielles néerlandaises
Que les actions industrielles néerlandaises soient à la peine cette année n’est nullement surprenant. Elles sont cycliques par nature. Nous vous suggérons deux valeurs à potentiel tout au long du cycle.
L’économie aux Etats-Unis et en Europe ralentit après les fortes hausses de taux, et les investisseurs (les spéculateurs) peuvent profiter des mouvements du cycle à court terme. La recherche scientifique a cependant démontré que le timing est délicat et qu’il pèse souvent sur le rendement. Il est donc bon de considérer tout le cycle et de garder les actions d’entreprises solides, même si l’économie va moins bien. Cap sur les valeurs sectorielles à potentiel tout au long du cycle.
CANDIDAT 1 : Aalberts
Ce groupe d’entreprises industrielles (1975) connaît une croissance constante. Il a été introduit en Bourse en 1987 et depuis, ses bénéfices ont grimpé de 1,3 million à 373,4 millions d’euros en 2023. Sa capitalisation boursière est passée de 40 millions à près de 5 milliards d’euros depuis l’IPO.
Aalberts montre que même les petites entreprises cycliques peuvent grandir en Bourse. La direction a travaillé dur ces dernières années, et le groupe a de plus en plus les airs d’une société technologique plutôt que d’un simple fournisseur industriel. Aujourd’hui, il est axé sur quatre marchés finaux : bâtiments durables, niches industrielles, transport durable et efficacité des semi-conducteurs. Il est donc bien placé pour surfer sur le changement climatique, l’urbanisation et l’IoT.
La croissance ne sera ceci dit pas linéaire et le cycle connaîtra des creux. Les analystes voient 2024 comme une année de transition. Les ventes liées au verdissement des bâtiments ont déçu au premier semestre de 2024, la demande étant restée très atone, surtout en Allemagne. Les conditions de marché restent aussi difficiles sur d’autres marchés finaux en raison d’une contraction de la production industrielle au sein de l’Union européenne. De plus, les ventes de véhicules électriques ont reculé, et cela se ressent dans le transport durable.
Aalberts a toutefois su limiter la casse avec une baisse organique du chiffre d’affaires (CA) de moins de 4 % sur les six premiers mois de 2024, en maintenant une marge d’Ebitda de 15 %.
CANDIDAT 2 : Kendrion
Cette petite société (capitalisation boursière de moins de 200 millions d’euros) est spécialisée dans les freins électromagnétiques. C’est une des rares valeurs cycliques de l’industrie néerlandaise à être dans le vert cette année, grâce aux choix de la direction. Considérée en Bourse comme un fournisseur de l’industrie automobile avant tout, elle affichait une valorisation relativement modeste. A bien y regarder, ce n’est pas vraiment justifié. En 2022 et 2023, l’industrie assurait en moyenne 50 % du CA total et 75 % du bénéfice d’exploitation. Par ailleurs, la marge moyenne d’Ebitda de l’industrie a atteint près de 16 %, alors que la marge des activités automobiles est restée à environ 5 %.
La vente du pôle automobile (finalisation au troisième trimestre) est donc positive. L’entreprise n’opérera plus que sur des marchés finaux censés receler une forte croissance et dégager des marges attrayantes grâce aux tendances que sont la robotisation, l’automatisation et l’électrification. L’actionnaire doit oser considérer tout le cycle. Au vu des difficultés des économies chinoise et allemande, Kendrion connaît des conditions de marché pénibles. Au deuxième trimestre de 2024, le CA des activités permanentes a chuté de 7 %, à 78 millions d’euros. La direction a en outre indiqué que la reprise est plus longue que prévu. Les actionnaires ne doivent donc pas s’attendre à une amélioration au second semestre de 2024.
Les chiffres semestriels montrent que le ratio dette nette/Ebitda demeure assez élevé (2,8), mais le bilan s’améliorera nettement à court terme une fois la cession du pôle automobile achevée.
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