Acomo, toujours digne de confiance?

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La rédaction répond à la question d’un abonné: “Le cours de l’action Acomo progresse toujours, malgré la plainte d’un fournisseur. Faut-il vendre?”

Le spécialiste du commerce de noix, graines comestibles, thé et d’épices et ingrédients alimentaires et biologiques profite de l’engouement pour une alimentation plus saine. Acomo se développe à la fois par ses propres moyens (croissance organique) et par le biais d’acquisitions (croissance externe); la société a beaucoup crû avec le rachat, fin 2020, de Tradin Organic, active dans les produits bio (fruits secs, cacao), pour 330 millions d’euros, qui lui a permis d’ajouter environ 450 millions d’euros à son chiffre d’affaires (CA).

Cette opération a nécessité une augmentation de capital, à 19,50 euros l’action. Elle s’est aussi traduite par une hausse de l’endettement, qui a nécessité de réduire temporairement les dividendes versés aux actionnaires.

Les derniers exercices du groupe ont été honorables. En 2022, Acomo a réalisé un CA de 1,4 milliard d’euros (+13% en un an) et un cash-flow d’exploitation (Ebitda) ajusté de 108,4 millions d’euros (+7%). Le bénéfice par action s’est élevé à 2,07 euros et le dividende, à 1,25 euro. Au cours actuel de l’action, cela correspond à un rendement brut intéressant de près de 6%.

L’année 2023 a toutefois commencé par une mauvaise surprise: Tradin Organic a reçu une demande d’indemnisation d’un montant de 55 millions d’euros de la part d’un ancien fournisseur qui estimait que le contrat entre les deux parties avait été résilié à tort. La direction affirme quant à elle que la qualité des produits fournis, en l’occurrence des graines de tournesol, laissait à désirer; elle a donc toute confiance dans le déroulement du procès, et n’a pas constitué de provision. Les investisseurs sont pour l’instant restés de marbre: l’action a encore gagné plus de 15% depuis lors. Mais cette procédure en justice, combinée à la hausse de la valorisation et au manque de transparence d’Acomo, appelle selon nous à une attitude prudente sur le court terme (12 mois).

Si l’action, avec un ratio cours/bénéfice estimé à 11 pour cette année, parait encore bon marché, sa valorisation est conforme à celle de ses pairs du secteur et à sa moyenne historique. En outre, l’entreprise a beau affirmer ne pas être inquiète, une procédure en justice suscite toujours une certaine incertitude. Nous décidons par conséquent d’abaisser notre conseil, d’“acheter” à “conserver”.

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