Xtrackers S&P500 Inverse : une prime d’assurance

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L’investisseur qui, cette année, n’accorderait pas de prime d’assurance à ses actions, friserait l’inconscience.

Le rendement du portefeuille modèle de Trends-Tendances Bourse a notamment été influencé, l’an passé, par sa position dans l’ETF Xtrackers S&P500 Inverse Daily Swap. Nous avions opté pour sa cotation en euro sur la Bourse allemande Xetra (code ISIN LU0322251520, ticker DXS3 GY). L’ETF gère plus de 100 millions d’euros et applique des frais annuels de 0,5 %. C’est un tracker synthétique de la gamme de produits Xtrackers de DWS (Deutsche Bank Asset Management). Il a pour sous-jacent l’indice S&P 500 Short, qui réalise le rendement inverse du S&P 500 sur une base quotidienne par le biais d’instruments financiers tels que des accords de swap.

S’il n’est pas recommandé d’inclure un tel tracker en portefeuille lorsque l’indice phare américain, le S&P 500, ne cesse de battre ses records, il l’est quand ce dernier baisse, comme ce fut le cas durant la deuxième quinzaine de décembre. Les trackers inversés ou les produits à effet de levier permettent en effet de tirer parti d’une baisse d’indice. En d’autres termes, ils protègent les positions en actions.

Comme nous le disions l’an dernier, nous considérons cet ETF comme une prime d’assurance. Si nous assurons nos biens de valeur (logement, voiture…) contre le vol ou l’incendie, pourquoi ne pas protéger également notre portefeuille contre une dépréciation de ses actions ? Certes, l’assurer en permanence est coûteux. Mais nous avions acheté l’ETF l’an passé après avoir décelé divers signaux d’alarme, lesquels n’ont du reste pas disparu. Nous conservons dès lors cette position pour l’instant (rating 1B).

Rappelons quels sont ces signaux d’alarme. Tout d’abord, l’ascension de Wall Street a été portée par un nombre restreint de titres du secteur technologique, dont beaucoup ont un lien avec l’intelligence artificielle (IA) et à l’égard desquels les attentes du marché à court terme sont probablement trop élevées. Ainsi toutes les valeurs vedettes de Wall Street sont-elles devenues chères, voire très chères. Et par extension, l’ensemble du marché. Ce n’est pas pour rien que l’indicateur Buffett, qu’on obtient en divisant toutes les capitalisations boursières d’un pays par son produit intérieur brut, a atteint un sommet historique. Selon l’indicateur, donc, le marché boursier américain est extrêmement surévalué. Pour cette raison, Warren Buffett a vendu beaucoup plus d’actions qu’il n’en a acheté, en 2024. Le raisonnement du milliardaire : lorsque ces dernières sont onéreuses, il faut en réduire les positions, et reconstituer celles-ci quand les actions seront à nouveau bon marché. A l’instar du portefeuille modèle, Berkshire Hathaway, le véhicule d’investissement de l’oracle d’Omaha, a fait moins bien que le marché l’année dernière ; comme nous, il a veillé à limiter les pertes qu’entraînera la résorption de la surévaluation de la place boursière américaine.
Par ailleurs, en ce qu’elles sont plus risquées que les obligations, les actions devraient en principe compenser la prise de risque. Or, la prime de risque sur les actions américaines est négative. Et ce, alors que Donald Trump est en passe d’entamer son second mandat. Dans ce contexte, l’investisseur qui n’accorderait pas de prime d’assurance à ses actions friserait, selon nous, l’inconscience.

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