L’effet d’El Nino sur le sucre et le café

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Le phénomène climatique El Nino peut influencer l’offre de café et de sucre. Pour le premier, un ETF permet de s’exposer à la hausse de cours attendue.

Café: étiage en vue

Après avoir culminé en 2022, la livre de café a plongé sous 1,6 dollar en juillet. Pour la saison de récoltes 2022-2023, l’Organisation internationale du café pronostique un déficit de 7,3 millions de sacs dans le monde. Le marché s’équilibrera ensuite, avec l’augmentation de la production, surtout au Brésil, premier fournisseur d’arabica, où les conditions météorologiques sont redevenues plus favorables, même si la hausse du réal, généralement favorable au café, n’a que peu d’effet sur lui pour l’instant.

Or, si El Nino apporte en principe plus de pluie au Brésil, il renforce la sécheresse en Asie du Sud-Est, spécialisée surtout dans le robusta (Vietnam, où le rendement est attendu en baisse de 7% cette année, mais aussi Inde et Indonésie); les stocks mondiaux de cette variété n’ont jamais été aussi bas depuis quatre ans. Le marché ne tient pas suffisamment compte de ces éléments et les nombreuses positions courtes pourraient devoir être couvertes rapidement en cas de récolte décevante. Coté sur plusieurs places européennes, le WisdomTree Coffee ETF (code ISIN: GB00B15KXP72), qui réplique l’indice Bloomberg Coffee, permet de tirer parti de la hausse du prix du café. Société Générale propose également des turbos avec pour sous-jacent le contrat à terme sur le café sur Euronext Paris. Investisseurs novices s’abstenir.

Sucre: pic atteint

Au printemps, le sucre a culminé à 0,27 dollar la livre, un prix jamais atteint depuis 2011, avant de redescendre. Là aussi, la sécheresse dope les récoltes au Brésil, le plus grand producteur, ce qui accroît l’offre. L’Inde, deuxième exportateur, n’a pas attendu de connaître précisément les effets d’El Nino pour imposer des restrictions à l’exportation. En Thaïlande, troisième producteur, les rendements du premier semestre sont inférieurs de près de 30% à ceux de 2022. L’Organisation internationale du sucre table toutefois sur un excédent d’offre en 2023 et 2024, alors que le biocarburant à base d’éthanol (donc, de sucre) est moins prisé, car le pétrole est peu onéreux. Début 2023, les positions longues nettes dominaient sur les marchés à terme. Elles ont diminué depuis, mais nous ne recommandons pas l’achat de contrats sur le sucre.

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