ETF physiques et ETF synthétiques
Alors que les ETF synthétiques sont exonérés de l’impôt américain sur les dividendes, les dividendes américains d’ETF physiques qui disposent d’un siège en Europe sont imposés. Ce n’est pas le seul avantage dont peuvent se prévaloir les ETF synthétiques.
Les trackers, ou Exchange Traded Funds (ETF), sont des fonds passifs qui répliquent aussi précisément que possible l’évolution d’un indice. Comme ils ne requièrent pas l’intervention de gestionnaires grassement rémunérés, les ETF sont bon marché.
L’investisseur qui cherche à sélectionner un ETF commencera par identifier l’indice qui l’intéresse, puis après, seulement, l’ETF le plus rentable. Il existe des ETF physiques et des ETF synthétiques. Simples et transparents, les premiers détiennent tout ou partie du sous-jacent. Les seconds font appel à des contrats d’échange (swap), ce qui les rend plus rémunérateurs que les ETF physiques.
Les trackers sont tombés en disgrâce après l’éclatement de la crise des crédits. Si, en 2010, les ETF synthétiques représentaient 46% des actifs gérés en ETF d’actions, ce chiffre ne s’élevait plus qu’à 17% fin 2020. Quant aux trackers synthétiques obligataires, leur part de marché est tombée de 35% à 5%. Ce désamour est dû au risque de contrepartie propre aux contrats d’échange. Les ETF synthétiques ont pourtant des avantages indéniables.
Fiscalité
Alors que les ETF synthétiques sont exonérés de l’impôt américain sur les dividendes, les dividendes américains d’ETF physiques qui disposent d’un siège en Europe sont imposés – 15% pour les fonds basés en Irlande, 30% pour ceux basés au Luxembourg. L’ETF physique Vanguard S&P 500 (VUSA), qui, avec plus de 32 milliards d’euros en gestion, domine quasiment ce segment, a affiché un rendement total de 67,2% ces cinq dernières années (à fin mars). Invesco S&P 500 (SPXD), le plus grand ETF synthétique au monde, a rapporté 69,4%. Mais les dividendes distribués par Vanguard sont imposés à 15%.
Matières premières
Sauf dans le cas de certains métaux précieux, comme l’or ou l’argent, les ETF physiques sont rares sur les marchés des matières premières: stocker et transporter les marchandises serait beaucoup trop onéreux. Les ETF synthétiques, eux, suivent très efficacement l’évolution de ces marchés, par le biais de contrats à terme.
Rendement
Les différences de rendement entre les ETF synthétiques et leur indice de référence sont généralement moins volatiles que dans le cas des ETF physiques. C’est particulièrement vrai dans le contexte des marchés illiquides et difficiles d’accès, comme les pays émergents ou les segments mineurs du marché obligataire. Nombre de trackers sur les émergents utilisent la réplication synthétique, bien plus rentable. La plupart des ETF physiques suivent l’évolution des émergents par le biais de techniques d’optimisation, mais ne détiennent en fait qu’une partie des actions de l’indice. Avec, à la clé, des erreurs de réplication (tracking errors) plus importantes.
Comme le rendement indiciel vient de la contrepartie du swap, les ETF synthétiques n’ont pas ce problème – dans leur cas, ce sont surtout les frais de gestion et le coût du swap qui déterminent la tracking error. D’après Vanguard, les ETF synthétiques sur le MSCI Emerging Markets Index domiciliés en Europe ont affiché, entre fin septembre 2017 et fin septembre 2020, une volatilité de l’écart de rendement de 0,69% par an en moyenne. Contre 1,21% pour les ETF physiques sur ce même indice.
Actions A chinoises
Compte tenu des restrictions sur les prêts de titres, il est difficile, pour l’investisseur étranger, de vendre à découvert des actions A chinoises. Les fonds de couverture aux stratégies neutres doivent par conséquent garantir leurs risques au moyen de dérivés sur indices. Les banques facturent pour cela des frais élevés, tout en n’hésitant pas à faire peser les risques de marché sur des ETF, par le biais de contrats swap, qu’elles rémunèrent. Les ETF synthétiques en bénéficient, au profit de résultats bien supérieurs à ceux des ETF physiques. Le marché des capitaux chinois s’ouvrant progressivement aux investisseurs étrangers, cet avantage est voué à disparaître.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici