Marchés boursiers : le temps des obligations est venu
Avec l’augmentation des taux d’intérêt, les marchés boursiers sont en pleine ébullition, pourtant certains analystes estiment que pour les investisseurs le moment est venu de faire le plein d’obligations.
Depuis plusieurs semaines, les marchés sont sous l’emprise de l’expression “higher for longer” (plus haut pour plus longtemps). Les analystes de Bank of America Merril Lynch (BofAML) ont d’emblée apposé l’acronyme HFL, car nous lirons et entendrons beaucoup de choses à ce sujet dans les mois à venir. HFL est l’idée que les taux d’intérêt pourraient rester aux niveaux actuels, voire même plus élevés, pendant une période plus longue au cours des prochaines années.
Jamais aussi attractif
Les investisseurs ont commencé à y penser après la réunion de la Fed en septembre. La banque centrale américaine a alors relevé ses prévisions de taux directeurs pour la fin 2024 de 4,5-4,75 % à 5-5,25 %. La principale raison à cela : une économie américaine, plus forte que prévu.
Et compte tenu de la prédominance des marchés américains des taux d’intérêt à l’échelle mondiale, l’idée d’une hausse des taux d’intérêt pourrait bien s’installer dans l’esprit des marchés européens également.
Les investisseurs obligataires ont donc appuyé massivement sur le bouton « vente » au cours des dernières semaines, rendant les rendements obligataires en Europe, mais surtout aux États-Unis, de plus en plus attrayants. N’oublions pas qu’en matière d’obligations, le prix et le rendement vont dans des directions opposées. Lorsque le prix d’une obligation baisse, son rendement total augmente et inversément.
“Avec des taux d’intérêt nominaux et réels à leurs niveaux les plus attractifs depuis plus de 15 ans, les obligations et autres investissements à revenu fixe sont devenus des alternatives légitimes aux actions”, souligne BofAML.
Les analystes du gestionnaire d’actifs Schroders sont tout à fait d’accord. Les obligations ont rarement été cotées aussi bon marché qu’aujourd’hui, tant par rapport à leurs valorisations historiques que par rapport à d’autres produits d’investissement tels que les actions.
Attention au timing !
La question est de savoir si c’est le moment pour les investisseurs de faire le plein d’obligations. Selon les analystes de Schroders, c’est effectivement le cas. Même si les prix des obligations devaient continuer de baisser dans les mois à venir et que, par conséquent, leurs rendements continueraient d’augmenter, les investisseurs obligataires sont d’ores et déjà assurés d’obtenir des rendements attrayants s’ils conservent leurs titres jusqu’à l’échéance.
De plus, l’histoire plaide pour que le moment actuel soit une opportunité d’entrée. “L’inflation et la croissance ralentissent et la Fed se dirige vers, ou est déjà, à la fin d’un cycle de haussier de ses taux. Historiquement, c’est la période où l’investissement en obligations a rapporté le plus. (…) Historiquement, les rendements obligataires atteignent des sommets lorsque la Fed continue d’augmenter les taux d’intérêt. Nous pensons que la prochaine hausse sera la dernière de ce cycle”, déclaraient-ils encore.
Mais comme pour les actions, les mises en garde de rigueur concernant le « market timing » sont également valables pour les obligations car il est donné à peu de gens de réussir à le faire, et le ‘time in the market’ (“temps sur du marché”) est plus important que le ‘market timing’ (“temps du marché”). Les analystes de Schroders insistent également sur ce point. L’investissement obligataire est également une affaire de long terme.
Pour les investisseurs qui se sont concentrés sur les actions pendant 15 ans à cause du TINA (“There is no alternative” – il n’y a pas d’alternative), le passage aux obligations peut sembler un peu inconfortable. Après tout, il s’agit d’un terrain de chasse complètement différent, avec des règles différentes de celles du marché des actions. Le message est donc le suivant : il faut apprendre rapidement et faire preuve de souplesse d’esprit.
Qu’est-ce que le « market timing » ?
Le “market timing” consiste à acheter un produit financier dans l’espoir de le revendre à court terme à un prix plus élevé. Les investisseurs qui pratiquent le « market timing » essaient principalement de “battre le marché”. En quelque sorte, le market timing est une variante de «Buy low, sell high » (« Achetez bas, vendez haut »).
Qu’est-ce que le “time in the market”?
L’expression “time in the market” signifie que l’on s’appuie sur une stratégie qui consiste à ne pas essayer de deviner quand le marché sera à son plus bas ou à son plus haut niveau. Au lieu de cela, vous achetez le marché en sachant que votre timing ne sera probablement pas le meilleur, mais qu’en fin de compte, les fondamentaux comptent plus que le timing.
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