Novembre affiche une (très) bonne moisson en bourse, mais pas partout
Le mois de novembre en bourse a connu des hausses importantes et des niveaux records à Wall Street, pour une croissance limitée ou des chutes en Europe. A quoi peut-on s’attendre pour décembre ?
“Un mois dont on se souviendra”, résume le média américain CNBC. Le mois de novembre a effectivement été un très bon mois en bourse, de l’autre côté de l’Atlantique.
- Le S&P 500 a gagné 5,73% sur le mois.
- Le Dow Jones a même gagné 7,54%.
- Pour les deux, c’est leur meilleure performance de l’année.
- Le Nasdaq Composite a augmenté de 6,21%, c’est son meilleur mois depuis mai.
- Le Russell 2000 a même gagné 10,84%, sa plus forte hausse en un an environ.
Un des moteurs de ces hausses est l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche, après le scrutin du 5 novembre. D’abord, elle a enlevé l’incertitude qui régnait autour de l’élection – et l’incertitude n’est jamais bonne pour les cours. Ensuite, Trump a également promis de réduire les impôts pour les entreprises et d’assouplir de nombreuses règles.
L’autre moteur est la croissance économique. D’un côté, elle reste positive (2,8% sur le troisième trimestre, en glissement annuel) et devrait encore croître sur le dernier trimestre : il n’y a donc pas de récession, comme certains avaient pu le craindre plus tôt cette année. De l’autre côté, il y a quand même un ralentissement : ce qui veut dire que la Fed a une marge de manœuvre pour réduire les taux d’intérêt. Mais il y a aussi le rallye de l’IA qui tire les indices vers le haut.
Cette énergie du mois de novembre pourrait même continuer en décembre. C’est ce que prévoient différents experts interrogés par CNBC. Rich Ross d’Evercore estime par exemple que le S&P gagnera encore 5% jusqu’à la Saint-Sylvestre. Ce qui lui ferait une hausse de 32,1% sur l’année. Soit mieux que 2023 et 2021.
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L’Europe à la traine
Si Wall Street peut se targuer de cours flamboyants, ce n’est pas le cas partout dans le monde. En Europe par exemple, les indices n’ont pas connu de mois très faste.
- L’indice large européen, l’Euro Stoxx 600, n’a gagné que 0,96%.
- L’Euro Stoxx 50 clôture même dans le rouge, à -0,48%.
- La Bourse de Bruxelles gagne 0,31%, Amsterdam 0,86%, et Londres et Francfort même respectivement 2,18 et 2,88%. De l’autre côté, Paris perd 1,57% et Milan 2,53%.
C’est que les perspectives de Donald Trump à la Maison Blanche ne sont généralement pas idéales pour les entreprises européennes. Le président entrant a déjà annoncé des hausses des taxes d’importation. La croissance européenne est également moins importante que celle des États-Unis et certains pays, comme l’Allemagne, sont en récession. L’Europe ne peut pas compter sur de grands acteurs qui profiteraient du rallye de l’IA. Puis en Chine, important marché d’exportation européen, la consommation pâtit, explique MeDirect.
A côté du marché boursier, l’Europe souffre aussi sur le marché des taux de change. Ces perspectives de taxes d’importations gonflent le dollar, et tirent l’euro vers le bas. Mais elles ne sont pas le seul élément à nuire à la devise commune : il y a aussi la crise politique en France. Le budget sera-t-il voté ou le gouvernement Barnier tombera-t-il ? Le mois de novembre s’est clôturé sur ce débat, lors duquel il y a eu plus d’une comparaison à la Grèce de 2010 et à la crise de l’euro qui s’est ensuivi.
- Au début du mois, un euro valait 1,0834 dollar. Vendredi, il a clôturé à 1,0575 dollar. Une chute de 2,40%.
- Le 22, il était même passé sous la barre des 1,05 dollar. Ce n’était plus arrivé depuis deux ans.
Les perspectives pour la fin de l’année ne sont pas donc idéales pour le Vieux continent. Surtout qu’en guise de début de mois, la démission surprise du CEO de Stellantis (-8,33% pour le géant automobile ce lundi, à l’heure d’écrire ces lignes) tire la bourse vers le bas. Et la crise politique en France ne semble pas se résoudre, au contraire.
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