Marchés volatils: 6 conseils pour limiter la casse
Une alerte de krach plane sur les marchés boursiers. Or, en période de disette sur les marchés boursiers, il est utile de modifier son approche pour limiter, voire éviter les dégâts.
Voici quelques conseils pour minimiser les dégâts :
Conseil 1 : Gardez plus de liquidités
En période de turbulence, l’adage “cash is king” s’applique. Bien que les liquidités ne rapportent rien, elles offrent une énorme opportunité. Elles ne perdent de valeur nominale, contrairement à la plupart des autres investissements. De plus, une position en liquidités permet d’acheter des investissements fortement dépréciés à bas prix.
Conseil 2 : Ne vous laissez pas guider par vos émotions
Le grand danger en période de krach boursier est que les investisseurs, habituellement très rationnels, commencent à réagir émotionnellement. Être constamment confronté à des baisses importantes a un impact psychologique. Le risque est de perdre ses repères et de réagir de manière paniquée. Or la règle de base pour tout investisseur en actions est justement que la panique est une mauvaise conseillère. Gardez vos émotions sous contrôle et essayez de prendre des décisions d’achat et de vente rationnelles, même en période de turbulences boursières.
Conseil 3 : Gérez plus activement
Pendant de nombreuses années, l’absence d’inflation et des taux d’intérêt toujours plus bas ont été autant de vents favorables pour les marchés. Investir dans un tracker ou un fonds d’investissement sur l’indice MSCI World pouvait rendre riche en ne faisant rien. Avec le retour de l’inflation, des taux d’intérêt plus élevés et des turbulences géopolitiques, ce n’est plus le cas. Il faudra gérer votre portefeuille de manière plus active, et parfois se réfugier partiellement dans des liquidités et/ou échanger des investissements plus agressifs contre des investissements plus défensifs.
Conseil 4 : Équilibrez votre portefeuille
En cette période chahutée, il est plus important que jamais de veiller à ce que votre portefeuille soit suffisamment équilibré. Assurez-vous qu’il n’y ait pas d’actions de sociétés individuelles représentant plus de 5 % du portefeuille. Échangez les valeurs de croissance et sensibles au cycle économique possédant généralement un coefficient bêta élevé (avec forte sensibilité aux fluctuations du marché) contre des valeurs plus défensives.
Conseil 5 : Intégrez dans votre portefeuille des alternatives moins populaires
Ce n’est pas parce qu’un investissement a donné de bons ou de mauvais rendements au cours de la dernière décennie que ce sera à nouveau le cas dans celle qui suit. Avec le retour de l’inflation et la hausse des taux d’intérêt, une nouvelle ère a commencé. Par exemple, un investissement dans les matières premières et les pays émergents a beaucoup plus de chances de succès dans la décennie à venir qu’au cours de la décennie écoulée. Chaque décennie a sa forme d’investissement préférée, et pour la prochaine décennie, en ce qui nous concerne, ce ne seront pas les actions classiques.
Conseil 6 : Restez discipliné
Ceux qui ne veulent pas s’occuper du timing peuvent s’en tenir à une seule tactique, qu’importe que la période soit à l’euphorie ou la déprime boursière. Mais cela requiert une discipline de fer et un immense sang-froid.
Et cette tactique consiste à s’en tenir à un plan de base et de pas en dévier. Ainsi, investissez à intervalles réguliers (par exemple mensuellement) un montant fixe (par exemple 1.000 euros) en bourse. Cette ligne claire permet sur le long terme de battre le marché et d’obtenir un rendement décent malgré les tempêtes. De quoi aussi traverser tous les cycles boursiers en achetant par exemple plus d’actions (individuelles, fonds, trackers, etc.) lorsque les cours sont bas et moins lorsque les cours sont élevés.
Nous entamons une longue période baissière
Tout cela demande peut-être des efforts, mais ils sont nécessaires. Ceux qui pensent que les marchés boursiers vont seulement temporairement baisser et que tout ira vite mieux ensuite risquent d’être déçu. Si l’indice S&P 500 descend en dessous du point bas provisoire de 4 950 points depuis le pic à 5 264 points, nous craignons que le pic ait été atteint pour de très très nombreuses années.
Ceux qui étudient les 200 dernières années constatent que le plancher boursier a des marées : il y a une alternance constante de marchés haussiers (bullmarket/ symbole du taureaux) et baissiers (bearmarkets/symbole de l’ours). Au cours de ces deux siècles, le cycle complet d’un marché haussier et baissier dure en moyenne 28 ans. Au cours du siècle dernier, il a même atteint 35 ans. Le plus jeune marché haussier sur une période prolongée de Wall Street remonte au siècle dernier et s’est déroulé de 1982 à 2000. Le dernier marché baissier prolongé, entre 2000 et 2009, a été remarquablement court (neuf ans).
Depuis, nous sommes à nouveau dans un marché haussier prolongé, mais celui-ci touche à sa fin après environ quinze ans. Quinze ans se rapprochent de la moyenne des marchés haussiers séculaires des deux derniers siècles. Un autre indicateur est l’ampleur de la montée. Depuis mars 2009, l’indice S&P 500 a augmenté d’environ 650 %, un record. Le précédent record était de 497 % et remonte à la période 1921-1929.
Les différences de rendement entre les marchés haussiers et baissiers prolongés peuvent être énormes. Si une stratégie d’achat et de conservation est une bonne idée en période de marché haussier, c’est tout le contraire en période de marché baissier. Dans ce type de marché, cette stratégie ne rapporte pas d’argent. Le rendement (évolution des cours + dividendes) sur de nombreuses années est en moyenne nul. Les dividendes sont nécessaires pour ne pas perdre d’argent, car les cours baissent en moyenne fortement dans un marché baissier. Le rendement réel (après inflation) sur les 104 années de marché baissier depuis 1802 est en moyenne nul. Dans les 117 années de marché haussier, le rendement moyen est de 14,4 % par an. C’est une différence énorme.
Des temps difficiles
Nous craignons que nous ayons déjà atteint le pic de ce marché haussier et que le marché baissier à venir soit sévère. Dans le cycle baissier des taux d’intérêt des quarante dernières années, le taux à dix ans est passé de plus de 10 % à 0 %. Pendant la même période, l’indice S&P 500 est passé de 100 à plus de 5 200 points, avec un rendement annuel moyen de 11,85 % au cours des 42 dernières années. C’est bien au-dessus de la moyenne de 8 à 9 % du siècle dernier.
Si la durée de ce marché haussier en place depuis 2009 n’est pas encore extrême, l’ampleur de la hausse l’est bien. Elle n’a jamais été aussi importante. Il est possible que ce record reste inégalé pendant de nombreuses années. Pensez à la bourse américaine après le crash de 1929 et à la bourse japonaise après 1989. Le record de l’indice Nikkei à 39 000 points n’a été battu que récemment, soit 35 ans plus tard. L’indice Dow Jones n’a dépassé le niveau de 1929 (381 points) qu’en 1955, 28 ans plus tard. Il est donc grand temps d’agir et de protéger notre portefeuille d’actions.
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici