LVMH : baisse des ventes à tous les étages


L’action de LVMH, géant français du luxe, perd 8% ce mardi. Les ventes sont, globalement, en baisse.
La mise à jour trimestrielle du plus grand conglomérat de luxe au monde, LVMH, est une nouvelle source d’inquiétude. Il ne reste que peu de choses de la légère amélioration du trimestre précédent et, pour la énième fois au cours des deux dernières années, la publication des chiffres des ventes sont donc à l’origine d’une forte baisse du cours de l’action. Elle perd 8 % ce mardi, à l’heure d’écrire ces lignes. Car après la Chine, un deuxième enfant malade est apparu, les États-Unis.
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Baisse des ventes
Sur la période janvier-mars, la croissance organique (sans tenir compte des acquisitions, des cessions ou des taux de change) des ventes a chuté, en total, de 3 %, alors que le marché visait encore une hausse de 1,1 %.
Le roi du luxe ne parvient donc pas à retrouver le chemin de la croissance dans un environnement économique mondial de plus en plus défavorable. Il y a un an, les ventes de produits de luxe semblaient encore se « normaliser » après une période exceptionnelle (forte baisse due à la pandémie, suivie d’une reprise anormalement forte après le covid). Or, il est désormais tout à fait clair que l’environnement est devenu « défavorable ».
Pour ne rien arranger, l’évolution organique des ventes de la division cruciale « Mode & Maroquinerie » a été encore plus négative (-5%) que la moyenne du groupe, ce qui montre que le ralentissement est loin d’être terminé. Le chiffre d’affaires des trois premiers mois de 2025 s’est élevé à 20,31 milliards d’euros, bien en deçà du consensus des analystes (21,14 milliards d’euros) et également 1,9 % en dessous du chiffre du même trimestre de l’année précédente en termes absolus.
Régions et divisions
Toutes les régions restent en deçà des attentes. Sur le plan organique, l’Europe a tout de même réussi à enregistrer une croissance (+2 %), tandis que le Japon (-1 %), les États-Unis (-3 %) et le reste de l’Asie (à l’exclusion du Japon ; -11 %) sont déjà en mode contraction. Pendant longtemps, le Japon a été la région à la croissance la plus rapide (même à deux chiffres) en raison des touristes chinois qui s’y rendaient pour acheter des produits de luxe « moins chers ». Mais cela aussi a pris fin, ce que les analystes n’avaient pas vu venir. En moyenne, ils s’attendent toujours à +4,3 %.
Si l’on examine les différentes divisions, la faiblesse de la division Vins et Spiritueux reste un revers récurrent. Cela est dû en partie à la faiblesse des ventes en Chine. D’une année sur l’autre, il y a une baisse organique de 9 %. L’homme fort du groupe, Bernard Arnault, ne boira pas de verre de champagne à ces nouvelles.
Mais le fait que le moteur du groupe (’Mode & Maroquinerie’) affiche des ventes organiques en baisse de 5 % constitue un revers tout aussi important. Cette division représentait 48,4 % des ventes du groupe et même 77,8 % du bénéfice d’exploitation en 2024.
A l’approche des résultats semestriels, les perspectives ne sont donc pas réjouissantes. L’année dernière, nous avions déjà constaté une baisse de 10 % de l’excédent brut d’exploitation et, après les chiffres de vente du premier trimestre, il est devenu réaliste de s’attendre à ce que ce scénario se répète.
Les autres divisions ont réussi à minimiser les dégâts. Cela signifie toutefois que le bastion de 2024, la division « Distribution sélective » (chaînes de magasins duty free), a vu ses chiffres de croissance s’arrêter, puisque le chiffre d’affaires organique a baissé de 1 % au cours des trois premiers mois. Même chose pour la division ‘Parfums&Cosmétiques’, où l’effet positif de Rihanna sur les ventes du parfum J’adore a permis de limiter la perte de chiffre d’affaires (-1 %). La seule division qui a réellement résisté à l’évolution des ventes est la division ‘Montres & Joaillerie’ (0 %).
Conclusion
Après la publication de ses chiffres, il y a deux ans, LVMH ont grimpé à plus de 500 milliards de dollars de capitalisation boursière. C’était le premier groupe européen à atteindre ce niveau. Mais depuis deux ans, l’action suit une tendance baissière et a perdu quelque 45 % de sa valeur de marché. Le ralentissement du secteur du luxe n’est pas encore terminé. La situation sur deux marchés cruciaux, la Chine et les États-Unis, est trop défavorable pour cela. LVMH reste une entreprise de premier ordre. À 20 fois les bénéfices attendus pour 2025 et à 19 fois les bénéfices attendus pour 2026, la valorisation est à nouveau raisonnable, mais pas encore bon marché. La recommandation neutre est donc maintenue.
Avis : conserver/attendre
Risque : faible
Note : 2A
Prix : 488,5 euros
Ticker : MC FP
Code ISIN : FR0000121014
Marché : Euronext Paris
Capitalisation boursière : 244,26 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 20
Ratio C/B attendu en 2025 : 20
Différence de prix sur 12 mois : -37%
Différence de prix depuis le début de l’année : -23%
Rendement du dividende : 2,6%
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