L’uranium pris dans la tempête DeepSeek : “les producteurs restent dignes d’achat”
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![Danny Reweghs](https://img.static-rmg.be/a/view/q75/w150/h150/f42.87,45.97/5086643/danny-reweghs-jpg.jpg)
La rédaction répond à la question d’un abonné: “DeepSeek a fortement fait fluctuer les actions liées à l’uranium. Est-ce exagéré ?”
Volatil, le secteur de l’uranium a connu plusieurs baisses intermédiaires de 30 à 50 % lors du précédent marché haussier (de 2003 à 2007), et une forte volatilité a déjà été notée en ce début 2025. Cameco, première capitalisation boursière du secteur (22 milliards de dollars), a perdu 2 % à peine par rapport à fin 2024 mais l’écart entre le cours le plus élevé et le plus bas est de 20 %.
L’annonce par Donald Trump de la création de Stargate a d’abord suscité l’enthousiasme. Le soufflé est toutefois vite retombé, DeepSeek ayant présenté un modèle d’intelligence artificielle (IA) moins cher et moins énergivore. Les avis sur les effets à plus long terme sur la demande supplémentaire d’électricité sont partagés : la consommation baissera-t-elle ou sera-t-elle nettement plus marquée au vu de l’accessibilité accrue des applications de l’IA ? Ce dernier scénario nous semble le plus probable. En attendant, les Big tech américaines continuent d’investir à plein régime.
Cours de l’uranium
Les investisseurs en uranium s’intéressent surtout au potentiel de hausse supplémentaire. La pénurie structurelle de l’offre pour les 10 à 20 prochaines années est évidente depuis longtemps, et plus problématique depuis le revirement des pays occidentaux à l’égard du secteur.
Même si seule une petite partie de la production d’uranium est vendue sur le marché au comptant, l’humeur des investisseurs est liée à l’évolution des prix sur ce marché. Cela explique la sous-performance des actions ces 12 derniers mois, même si nombre d’entre elles se négocient encore quatre, cinq, voire huit fois plus haut qu’en 2020, comme Cameco et NexGen Energy.
Depuis le pic de fin janvier 2024 du prix au comptant (108 dollars la livre d’uranium (U3O8)), la baisse est régulière mais plus importante que prévu, jusqu’à 70 dollars. Il s’agit de la deuxième correction de ce marché haussier. Le prix à terme a encore crû l’an dernier, de 68 à 79 dollars par livre d’U3O8. Malgré cela, seuls 110 millions de livres ont été vendus par le biais de contrats à terme, soit bien moins que la demande annuelle de 190 millions (censée atteindre 280 millions en 2040). Historiquement, un marché haussier ne se termine qu’après des années consécutives où les achats dépassent la demande annuelle. Nous en sommes loin. En outre, 2024 a confirmé que la hausse ou le démarrage de la production (nouvelle) est plus lent que prévu. Cameco (rating 1B) et NexGen Energy (rating 1C) restent dignes d’achat.
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