Les résultats de Proximus sous la loupe. Les chiffres sont meilleurs que les estimations et la fibre devrait bientôt être rentable.
Proximus a enregistré des résultats légèrement supérieurs aux attentes au premier trimestre, avec un chiffre d’affaires national de 1,22 milliard d’euros, soit 1,2% de plus que l’année précédente. La part des clients professionnels (+1,5%) a connu une croissance légèrement plus rapide que le segment résidentiel (+0,5%).
Le bénéfice d’exploitation sous-jacent (ebitda) a augmenté de 1,5% pour atteindre 430 millions d’euros. Le groupe de télécommunications a gagné 95.000 clients mobiles (+1,9%) malgré l’arrivée d’un nouveau concurrent (Digi), et a également connu une croissance dans le domaine de l’internet (+1,7%) et des forfaits (+4,6%). La téléphonie fixe (-9,4%) et la télévision linéaire (-2,7%) ont continué à baisser, conformément aux tendances du secteur.
Les activités internationales, récemment regroupées au sein de Proximus Global, ont progressé de 3 % pour atteindre 436 millions d’euros. L’ebitda a fait un bon de 15,3% pour atteindre 51 millions d’euros.
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Chiffres
Au niveau du groupe, cela donne un chiffre d’affaires de 1,64 milliard d’euros (+1,5%) et un ebitda de 481 millions d’euros (+2,8%). Le résultat net est à 138 millions d’euros, soit 37% de plus que l’année précédente.
Les réductions de coûts sont en bonne voie et l’accent est mis sur le déploiement du réseau de fibres optiques. Ce réseau coûte cher et Proximus étudie la possibilité de s’associer aux concurrents dans des zones à faible densité de population (et donc avec une période d’amortissement des investissements beaucoup plus longue). Il s’agirait alors du tandem Telenet/Wyre en Flandre et de la combinaison Orange/Unifiber en Wallonie. Une telle coopération doit toutefois encore être approuvée par l’autorité de régulation des télécommunications, l’IBPT.
Au cours du premier trimestre, 43.000 nouvelles connexions ont été ajoutées, soit une augmentation de 38 % par rapport à l’année précédente.
2025
Pour 2025, Proximus compte sur un chiffre d’affaires et un ebitda domestiques stables. L’ebitda de Proximus Global augmentera d’environ 20%. Au niveau du groupe, l’ebitda augmentera de 2% pour atteindre près de 1,91 milliard d’euros. Le cash-flow libre restera à peu près stable (2024 : 58 millions d’euros).
Au premier trimestre, les dépenses d’investissement ont diminué de 8,5% par rapport à l’année précédente, pour s’établir à 270 millions d’euros. Pour l’ensemble de l’année, elles diminueront légèrement pour s’établir à environ 1,3 milliard d’euros.
Vente d’actifs
Le flux de trésorerie disponible a été négatif de 36 millions d’euros (contre -112 millions un an plus tôt), mais si on tient compte du produit des ventes d’actifs, il a été positif de 81 millions d’euros. L’objectif des ventes d’actifs est de pouvoir soutenir les investissements dans la fibre optique jusqu’à ce qu’ils génèrent eux-mêmes des flux de trésorerie positifs, sans alourdir le bilan par des dettes supplémentaires. Au premier trimestre, la vente des centres de données a rapporté 130 millions d’euros. Pour l’instant, le bilan s’élève à 330 millions d’euros et d’ici fin 2027, le produit des ventes d’actifs atteindra au moins 500 millions d’euros. La vente de Mobile Towers Luxembourg sera finalisée au cours du présent trimestre et permettra de récolter 108 millions d’euros.
Le prêt de 500 millions d’euros qui a expiré en octobre a été remplacé le mois dernier par une nouvelle obligation de 750 millions d’euros. Fin mars, la dette nette s’élevait à 3,82 milliards d’euros. Elle a une durée résiduelle moyenne de 7,5 ans et son taux d’intérêt moyen est de 3,1%. Le dividende de 0,6 euro par action sera également maintenu pour cet exercice. La moitié sera payée dès décembre et l’autre moitié en avril 2026. Suite au départ de Guillaume Boutin vers l’opérateur britannique Vodafone, Jan Van Acoleyen est actuellement CEO par intérim.
Conclusion
Pour l’instant, Proximus est peu affectée par le nouveau venu Digi et pourrait présenter un bon trimestre sur le plan opérationnel. Les investissements élevés dans la fibre optique pèsent encore sur les flux de trésorerie pour le moment, mais ceci est compensé par des ventes d’actifs. Par conséquent, le dividende reste abordable, ce qui est un grand réconfort pour les investisseurs. L’objectif est qu’après 2027, les activités liées à la fibre optique commencent à générer suffisamment de flux de trésorerie par elles-mêmes et que les ventes d’actifs ne soient plus nécessaires. A un peu plus de trois fois l’ebitda attendu, Proximus est bon marché à la fois historiquement et par rapport à ses concurrents, avec en plus un rendement très attractif. L’action reste donc intéressante à l’achat.
Recommandation : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 6,87 euros
Marché : Euronext Brussels
Ticker : PROX BB
Code Isin : BE0003810273
Capitalisation boursière : 2,2 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 5
Ratio C/B attendu en 2025 : 4,7
Différence du cours sur 12 mois : -6%
Différence du cours depuis le début de l’année : +36,8%
Rendement du dividende : 9,2%