Les meilleures banques et les meilleurs courtiers pour les fonds

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Ilse De Witte Journaliste chez Trends Magazine

Ces dernières années, les partisans de l’investissement passif ont vu leur stratégie confirmée par des rendements supérieurs. Les détracteurs, quant à eux, rétorquent : “Oui, mais attendez que les valorisations exorbitantes des géants technologiques américains s’effondrent. Les investisseurs actifs auront alors de nouvelles opportunités.” Nous avons analysé les différents intermédiaires financiers auprès desquels vous pouvez investir, que vous préfériez une approche active ou passive.

Pour les personnes qui ont peu de temps et d’envie à consacrer à leurs investissements, il existe deux solutions. Ils peuvent placer leur argent dans des fonds indiciels négociés en Bourse (ETF) ou acheter des parts de fonds d’investissement classiques, également appelés fonds bancaires parce qu’ils doivent être achetés par l’intermédiaire d’une banque.

En Belgique, il existe depuis longtemps des banques qui promeuvent principalement leurs propres fonds internes ou les fonds d’un partenaire privilégié, et des banques qui travaillent avec toute une série de sociétés de fonds externes. La première catégorie comprend, par exemple, KBC, mais aussi Belfius et BNP Paribas Fortis. La seconde catégorie comprend principalement des banques plus petites telles que Deutsche Bank, Keytrade Bank et MeDirect.

Deutsche Bank est loin d’être bon marché, car il faut ouvrir un compte courant. Le DB Account coûte 5,3 euros par mois, sauf si vous avez moins de 25 ans ou plus de 50.000 euros sur votre compte. De plus, selon les tarifs indiqués sur le site web, vous payez 1,5% de frais d’entrée et 12 euros de droits de garde par ligne du portefeuille. Chez Keytrade Bank et MeDirect, il n’y a pas de frais d’entrée ou de sortie et ces banques ne facturent pas non plus de droits de garde.

La vitesse

En 2024, les investisseurs européens ont investi un montant record de 307,5 milliards d’euros dans les ETF, selon le collecteur de données Morningstar. Les fonds communs de placement à gestion active n’ont pu attirer que la moitié de cette somme (150,5 milliards d’euros) l’année dernière. Les ETF sont en plein essor, surtout parmi les jeunes investisseurs, et ce pour plusieurs raisons. Les coûts de gestion annuels des fonds cotés en Bourse sont beaucoup moins élevés que ceux des fonds traditionnels. Ces fonds classiques n’ont pas été en mesure de compenser ces coûts plus élevés par des rendements supérieurs ces dernières années.

Avec un ETF, vous pouvez également réagir beaucoup plus rapidement à certaines tendances du marché. Lorsque vous donnez un ordre d’achat pour un fonds coté, il peut être exécuté immédiatement au prix du marché. Lorsque vous voulez acheter des parts d’un fonds coté en banque, vous ne connaissez pas le prix exact de ces parts et cet achat ne se fait pas immédiatement, mais seulement le lendemain ou même plus tard. En effet, la valeur nette d’inventaire d’un fonds bancaire n’est calculée qu’une fois par jour et, pour certains fonds, même pas tous les jours. La génération internet est habituée aux transactions rapides.

La guerre des prix

“Ces dernières années, les principaux courtiers de notre pays ont progressivement réduit les coûts de transaction pour concurrencer les casseurs de prix étrangers”, estiment Sebastien Aguilar et Toon Cuypers de Fire Belgium. Notons que Fire est l’acronyme de “financial independence, retire efficiently” (indépendance financière, retraite efficace). Fire Belgium s’efforce de rassembler les personnes intéressées par les finances personnelles et publie chaque année depuis 2023 une comparaison des principaux courtiers opérant dans notre pays.

Les critères retenus par Aguilar et Cuypers dans leur comparaison sont la sécurité, l’accessibilité, la facilité d’utilisation et le coût. “La plupart des néo-courtiers étrangers ne s’occupent pas de toutes les taxes belges, disent-ils. Les investisseurs doivent être prudents à cet égard. Saxo Bank est aujourd’hui le moins cher des acteurs belges, suivi par Bolero pour les ETF listés sur l’ETF Playlist et Keytrade sur certaines Bourses.”

Keytrade Bank a récemment ajusté ses tarifs à contrecœur, ce qui rend l’achat d’actions et d’ETF beaucoup moins cher sur les Bourses d’Amsterdam et de Bruxelles : 2,45 euros pour les ordres allant jusqu’à 250 euros. Pour négocier à Francfort ou à Milan, les petits investisseurs paient encore des frais exorbitants (24,95 euros par tranche de 50.000 euros). Les marchés allemand et italien sont deux marchés où beaucoup d’ETF sont négociés et peuvent donc intéresser les investisseurs en ETF. En outre, Keytrade Bank a augmenté les frais de transfert sortant à 60,5 euros par ligne.

“Les investisseurs ont intérêt à surveiller ces frais de transfert, prévient Yoran Brondsema, cofondateur de l’appli Curvo et coauteur de The Hammock Investor. De plus, tous les courtiers n’offrent pas la possibilité de transférer leur portefeuille vers un autre courtier. Chez Bux, par exemple, c’est impossible. Avec l’introduction de la taxe sur les plus-values en Belgique, vous payez non seulement les frais de vente et de rachat de ces actions, mais aussi une taxe de 10% sur les plus-values si vous avez plus de 10.000 euros de bénéfices sur votre portefeuille.”

Convivialité et service

Un autre avantage de Saxo est que, comme MeDirect, Re=Bel, ING Self Invest et Bolero, le courtier utilise l’application itsme pour accéder à sa plateforme d’investissement. Cette application est déjà présente sur la plupart des smartphones belges, puisque le gouvernement l’utilise également pour Tax-on-web, par exemple. Pas besoin d’autres clés de sécurité.

Curvo prend en compte de nombreux autres critères sur son site web. Cela va des possibilités d’ouverture de comptes joints ou de comptes pour enfants aux éventuels problèmes que les courtiers ont pu rencontrer avec les régulateurs par le passé. D’autres pratiques courantes chez les acteurs étrangers sont également examinées : vos investissements sont-ils prêtés à des tiers souhaitant spéculer sur une baisse des cours ? Les courtiers sont-ils rémunérés pour transmettre vos ordres d’achat et de vente à une grande entité ?

“En principe, ces paiements pour flux d’ordres devraient être interdits dans l’Union européenne à partir de 2026, mais pour l’instant, ils sont encore autorisés, précise Yoran Brondsema. La crainte est que, en raison de ces paiements pour flux d’ordres, vous ne bénéficiez pas toujours du meilleur prix pour vos transactions.”

Résolvez le problème vous-même

“Saxo Bank offre aujourd’hui le meilleur des deux mondes, conclut le cofondateur de Curvo. Les frais de transaction chez Saxo Bank sont plus ou moins alignés sur ceux des acteurs étrangers comme Mexem et DeGiro. Vous payez peut-être un peu plus que chez certaines autres plateformes, mais vous êtes immédiatement en règle avec le fisc belge. En effet, de nombreux courtiers étrangers laissent les investisseurs livrés à eux-mêmes. À eux de se débrouiller pour déclarer leur compte à l’étranger, indiquer les taxes sur les dividendes ou encore s’acquitter de la taxe sur les opérations boursières. Certains courtiers étrangers proposent également des instruments comme les CFD (contracts for difference), qui sont interdits en Belgique.”

Aguilar et Cuypers ajoutent que les plans d’épargne automatiques peuvent être un atout. “On les retrouve chez Bolero, Trade Republic, Mexem et aussi chez Bux.” L’idée est d’exécuter automatiquement un ordre d’achat d’ETF chaque mois avec la partie de votre salaire dont vous n’avez pas besoin. Rien de plus pratique pour les investisseurs qui souhaitent gérer leurs placements avec un minimum d’effort. “Ces plans ne sont toutefois pas tous aussi conviviaux, préviennent cependant Aguilar et Cuypers. Certains mériteraient encore d’être améliorés.”

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