Les Bourses mondiales évoluent en franche hausse mardi, poussées par la désescalade du conflit au Moyen-Orient après l’annonce du président américain d’un cessez-le-feu entre l’Iran et Israël désormais en vigueur.
Un fragile cessez-le-feu est en effet entré en vigueur mardi entre l’Iran et Israël, après 12 jours de guerre et des frappes aériennes américaines qui ont pilonné les installations nucléaires de la République islamique.
“Les investisseurs estiment que le principal risque lié à la guerre entre les deux belligérants s’est estompé. Le retour vers les actions est ainsi motivé par l’espoir d’un cessez-le-feu durable”, commente Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.
- En Europe, à la fermeture, les bourses finissaient largement dans le vert : +1,1 à Bruxelles, +0,85% à Amsterdam, +0,96% à Francfort ou +1,04% à Paris.
- A Wall Street, le S&P 500 est en progression de 1%, le Nasdaq de 1,38% et le Dow Jones de 1,03%.
- En Asie, Hong Kong a terminé en hausse de 2,06%, Tokyo de 1,14%, Séoul de 2,96%, Shenzhen a gagné 1,68% et Shanghai 1,15%.
Cessez-le-feu désormais “en vigueur”
Le président américain Donald Trump a affirmé que le cessez-le-feu était “désormais en vigueur”, après avoir accusé les deux pays, principalement Israël, de l’avoir violé et demandé à son allié de ne “pas lâcher” de nouvelles bombes sur l’Iran.
Les deux pays ont affirmé qu’ils “riposteraient” à toute violation de la trêve.
Pétrole en baisse
Sur le marché du pétrole, vers 12H00 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord cédait 3,56% à 68,93 dollars et celui de son équivalent américain, le WTI, reculait de 3,56% à 66,07 dollars.
Une baisse encore accentuée, vers 16h, à 65 dollars pour le WTI, après la déclaration de Donald Trump sur le pétrole iranien. Le président américain a affirmé mardi que la Chine pouvait “désormais continuer à acheter du pétrole à l’Iran”, dans une apparente inflexion de la politique des Etats-Unis qui luttent d’ordinaire contre l’achat d’or noir en provenance de la République islamique.
“Avec un peu de chance, ils achèteront aussi plein de pétrole américain”, a écrit le chef de l’Etat sur sa plateforme Truth Social, depuis l’avion l’emmenant au sommet de l’Otan à La Haye.
“J’ai le grand honneur d’avoir fait en sorte que ça se produise”, a-t-il ajouté, alors que les Etats-Unis prennent régulièrement des sanctions contre les acheteurs de pétrole iranien pour assécher les ressources financières de Téhéran.
Les explications
“En supposant que le cessez-le-feu se maintienne, cela renforce notre conviction qu’une désescalade était plus probable qu’un blocus total du détroit d’Ormuz”, au large de l’Iran, par où passe 20% de la production pétrolière mondiale, et qui “aurait provoqué une forte flambée des prix du pétrole”, affirme Mukesh Sahdev, de de Rystad Energy.
“La prime de risque géopolitique accumulée depuis la première frappe israélienne contre l’Iran il y a près de deux semaines s’est totalement évaporée”, souligne Tamas Varga, de PVM Energy. L’or noir retrouve ainsi des niveaux observés avant le début des tentions entre Israël et l’Iran.
“L’espoir grandit chez les investisseurs de pouvoir se concentrer de nouveau sur les politiques économiques plutôt que sur la géopolitique, et de faire face aux défis posés par la guerre commerciale dans les mois à venir”, poursuit-il.
Dans le sillage des prix du brut, le gaz naturel européen chutait quant à lui de 10,32% à 36,34 euros le mégawattheure (MWh).
La chute des prix de l’énergie a entrainé avec elle les valeurs du secteur. TotalEnergies lâchait 2,67% à Paris, quand, à Londres, BP chutait de 4,22% et Shell de 3,11%. Eni, à Milan, reculait de 2,73%.
Les valeurs refuges boudées
“L’optimisme suscité par la perspective (…) d’une résolution durable du conflit entre Israël, l’Iran et les États-Unis, réduisant le risque d’escalade, a entraîné des gains généralisés sur les marchés actions, au détriment des valeurs refuges comme l’or”, explique Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.
Vers 12H00 GMT, l’or, valeur refuge par excellence, reculait de 1,44% à 3.319 dollars l’once.
Sur le marché des changes, avec l’élimination de la prime de risque géopolitique, “les investisseurs reviennent massivement sur des positions vendeuses sur le dollar”, qui avait jusque-là profité de son statut de valeur refuge, estime Fawad Razaqzada, analyste de City Index.
Le billet vert s’échangeait à 1,1607 dollar pour un euro (-0,25%).
L’aérien reprend de la hauteur
Les valeurs du secteur aérien, lâchées depuis plusieurs séances en raison des tensions géopolitiques, reprenaient des couleurs mardi.
A Paris, Air France-KLM bondissait de 9,39%. A Londres, EasyJet s’envolait de 6,44%, International Consolidates Airlines de 5,90% et le groupe IAG, maison mère de British Airways et Iberia, gagnait 5,93%.
A Francfort, Lufthansa gagnait 6,07% et à Dublin, Ryanair prenait 4,32%.