Le tuyau de la semaine : Barry Callebaut


Si l’historique de la fusion de l’entreprise suisse Barry Callebaut Group démarre en 1996 avec l’union du belge Callebaut et du français Cacao Barry, la tradition du chocolat remonte à 175 ans. Numéro un dans la production de cacao et de produits à base de chocolat, le groupe produit 2,3 millions de tonnes l’an, pour un chiffre d’affaires de plus de 10 milliards de francs suisses (CHF).
Entreprise de croissance mondiale à la solide réputation, elle a ravi ses actionnaires pendant des années. Entre 2002 et 2022, le cours de l’action est passé de 100 CHF à 2.400 CHF, leur offrant un rendement de 15% l’an. Mais depuis, le cours est redescendu à près de 700 CHF, un plus bas depuis 2011. Le principal coupable est la matière première de base du chocolat, les fèves de cacao.
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Cacao
Il faut dire que le prix du cacao a explosé en 2024. S’il fluctue habituellement entre 3.000 et 4.000 dollars la tonne, il a bondi à 12.500 dollars l’an dernier ! Le cacao est ainsi devenu la matière première la plus performante de 2024. Pour l’équilibre du marché du cacao, deux pays sont à considérer en priorité : la Côte d’Ivoire et le Ghana.
Cela se joue donc principalement en Afrique de l’Ouest où, durant la saison des pluies de 2023, les précipitations ont doublé par rapport à la moyenne des 30 années précédentes, entraînant l’apparition de maladies fongiques et d’une infection virale au sein des cultures. Les pluies ont aussi causé des retards dans la récolte, le séchage et le transport du cacao. L’an dernier, l’Afrique de l’Ouest a connu une sécheresse hyper longue, aggravée par une pénurie d’engrais, la récolte ratant les attentes pour la 4e fois consécutive. Les rendements ont été inférieurs de plus de 25% aux prévisions, atteignant un plus bas depuis 13 ans.
Des hausses de prix aussi brutales dans un marché inversé sont difficiles à répercuter rapidement et ont toujours un effet négatif sur les volumes vendus. Le marché a donc très mal réagi à l’annonce des chiffres semestriels pour l’exercice 2024-2025, le cours chutant de -21,5% le 10 avril, puis de -8,5% le lendemain. Il n’est pas question de reprise depuis. Le volume des produits à base de cacao (19,5% du volume) a été de -5,6% et celui des produits à base de chocolat (80,5% du volume) de -4,5%.
Mais l’effet sur les frais financiers de la couverture de la hausse des prix a fait chuter le bénéfice net récurrent de 215,8 millions CHF au 1er semestre de l’exercice précédent à 63,5 millions CHF pour le 1er semestre de l’exercice en cours (de 39,6 CHF à 11,9 CHF par action). À cela s’ajoute une forte hausse du fonds de roulement, le cash-flow disponible étant de ce fait négatif (-2,1 milliards CHF). La baisse du volume de chocolat (-4,7% contre -2,75% en moyenne attendus par les analystes) au 1er semestre et la prévision d’une poursuite de cette baisse sur l’ensemble de l’exercice ont amené les analystes à réduire leurs prévisions bénéficiaires, opinions et objectifs de cours.
Conclusion
Le prix du cacao est repassé sous les 9.000 dollars la tonne. Il s’agit toujours d’un prix très élevé qui pèsera sur les volumes vendus. Le marché nous semble toutefois plus équilibré et le coût de la couverture du prix du cacao au 2e semestre devrait être moindre. À 0,3 fois le chiffre d’affaires, 1,3 fois la valeur comptable et 9 fois le bénéfice moyen des cinq dernières années, le titre recèle un bon potentiel de reprise. Seul le timing est plus difficile à prévoir. Nous l’ajoutons d’ailleurs au portefeuille modèle.
Conseil : acheter
Risque : moyen
Rating : 1B
Cours : 727,55 francs suisses
Ticker : BARN SW
Code ISIN : CH0009002962
Marché : Zurich
Capit. boursière : 3,99 milliards CHF
C/B 2024 : 14
C/B attendu 2025 : 27
Perf. cours sur 12 mois : -51 %
Perf. cours depuis le 1/1 : -40 %
Rendement du dividende : 4,0 %
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