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Le Journal des Marchés : les craintes de récession aux États-Unis sont-elles exagérées ?

Olivier Gaillardin de BNP Paribas Fortis est l’invité du Journal des Marchés. Il revient sur la santé de l’économie américaine.

Les récents chiffres du marché de l’emploi sont-ils rassurants, dans un contexte de craintes de récession aux États-Unis ? “Le marché est pour le moment préoccupé par la santé de l’économie américaine et par la crainte d’une récession. C’est évidemment bien entendu dû à des statistiques économiques un peu décevantes depuis quelques semaines mais surtout du fait de l’incertitude qui est générée par la politique de taxe douanière de Donald Trump et notamment les différentes mesures de rétorsion imposée par les autres pays qui prennent pour le moment le dessus. On le voit encore aujourd’hui avec une escalade de tarifs (on parle de 200% sur les vins & spiritueux) pour contrer les mesures de rétorsion mise en place par l’Europe.”

“Dans cet environnement économique tendu, la publication des demandes hebdomadaires de chômage est évidemment importante et elle a été de bonne facture avec 220.000 demandes hebdomadaires de chômage contre 225.000 attendues. C’est évidemment important car il faut que le consommateur américain continue de dépenser pour soutenir l’économie américaine, il faut donc que le marché de l’emploi soit solide.”

Craintes de récession

Faut-il donc craindre la récession ? “C’est évidemment difficile à dire. Il faut tout d’abord remettre un petit peu les choses dans le contexte, on sort de deux années d’exceptionnalisme américain. On avait eu un réveil des esprits animaux après l’élection de Donald Trump qui caractérise en fait cette volonté d’investir. Cette confiance du business avait été dopé par les promesses de réduction d’impôt, de dérégulation de certains secteurs. Dans les faits, depuis son investiture, Trump a commencé par les mauvaises nouvelles : taxes douanières, coupe dans les dépenses publiques, réduction de l’immigration. Ce qui est une séquence complétement différente par rapport à son premier mandat. Du fait notamment de la situation de la dette qui n’est pas identique et il doit donc trouver des revenus pour financer ses mesures. Il faut malgré tout faire attention à ce que cette incertitude constante ne grève pas complètement le sentiment, la confiance des consommateurs et des entreprises. Vous le savez, le citoyen américain moyen a une bonne partie de son patrimoine investi en bourse (on parle de 48%), donc il ne faut pas que les turbulences actuelles n’impact trop fortement cet effet de richesse.”

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