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Le Journal des Marchés : “Le déclin de Wall Street”

Nicolas Deltour, expert auprès de Belfius, est l’invité du Journal des Marchés. Il revient sur la méforme du marché américain en ce début d’année.

Assiste-t-on au début de la fin de la domination américaine ? “Il est tentant de le penser, d’autant que tout le monde s’accorde à dire que la Banque centrale européenne sera plus accommodante que la Fed, Banque centrale américaine, lors des 12 mois à venir. Cependant, il faut se souvenir que 2024 avait commencé de la même manière. Certains grands acteurs recalibrent les portefeuilles, notamment les grandes banques américaines ; on rachète un peu de ce qu’on ne détient plus assez, ce qui est très peu cher, etc … L’Europe coche ces cases.  Et comme le Vieux Continent ne pèse plus très lourd en comparaison avec l’Amérique, l’impact de ces flux est proportionnellement plus rapide chez nous. Depuis la mi-novembre, le marché US ne bouge plus beaucoup. Et est +/- plat depuis le début de l’année, mais il faut gratter un peu pour mieux comprendre ce qui s’y passe réellement. Certains gros arbres cachent la forêt boursière américaine.”

Et ces arbres, ce sont les superstars américaines, les Sept magnifiques. “Ceux-là même qui concentraient la performance US il y a un an sont en queue de peloton aujourd’hui. Au point que, lorsque vous scindez le S&P 500 en Mag 7 contre « S&P 493», ce sont bien les troupes qui battent les généraux. Et ce sont des généraux qui souffrent.  Depuis le début de l’année : Nvidia a perdu 12%, Microsoft 7,5%, Tesla 27% et Google 11% . Pendant que la technologie en général, et par extension le reste du S&P 500, est bien en rendement positif ! Car l’économie américaine, bien que moins prometteuse qu’il y a encore un an, reste relativement résiliente.”

Et l’Europe ?

Et qu’en est-il de la performance européenne. “Notre continent va un peu moins mal que prévu, c’est ce qui a positivement surpris le marché, et invite nos stratégistes à se montrer moins réservés à son égard.  Mais ne nous y trompons pas ; le miracle économique n’est pas pour tout de suite, même en cas de poursuite temporaire du rebond.”

Mais qu’est-ce que cela veut dire pour les investisseurs ? Selon l’expert, c’est un climat où la gestion active peut exceller et où la gestion passive, concentrée sur ces Sept magnifiques, peut avoir plus de mal. “Le monde est plus volatil, la performance plus dispersée.  Il faut trouver les vraies créations de valeur. Les ETF et autres gestions passives devraient donc souffrir en comparaison, tout comme les gestionnaires qui se contentaient de tout miser sur les poids lourds.  Le vrai stock picking est de retour. Au grand dam des support passifs, tout comme des gestions ultra-concentrées.  En termes de supports d’investissement, les gagnants 2024 risquent bien d’être les perdants 2025…”

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