L’All Weather de Ray Dalio, un portefeuille résistant à toutes les tempêtes ?


La rédaction répond à la question d’un lecteur : “Dans ma quête d’un portefeuille résistant à toutes les tempêtes, je suis tombé sur l’All Weather Portfolio, qui serait désormais disponible sous forme d’ETF. Est-ce exact ?”
Oui. Bien connu des professionnels, Raymond Dalio (75 ans) doit sa fortune à Bridgewater Associates, le véhicule d’investissement qu’il a fondé en 1975 et dirigé 47 ans durant. Ses stratégies ont une approche macro-économique. Il accorde une importance particulière à l’équilibre de la conception, surtout sur le plan des risques – alors que les investisseurs tendent à privilégier les actifs et les produits qui ont fait leurs preuves, c’est en termes de risques qu’il considère qu’il convient de penser et d’équilibrer le portefeuille. Il recommande de bien comprendre les effets de la croissance économique et de l’inflation, lesquels peuvent être orientés à la hausse comme à la baisse. C’est pourquoi il préconise de constituer quatre portefeuilles qui, ensemble, assureront l’équilibre recherché.
All Weather Portfolio
Bien que ses prémices remontent aux années 1970, l’All Weather Portfolio (AWP) n’a été constitué que dans les années 1990, et lancé en 1996. Une matrice permet d’identifier les actifs qui se montrent performants dans une situation donnée. Quand les étiquettes s’envolent, les matières premières et l’or se portent souvent bien ; quand elles chutent, ce sont généralement les obligations qui s’avèrent rentables. En période de prospérité économique, les investisseurs se tournent vers les actions, qu’ils délaissent au profit des obligations pendant les récessions. Les obligations offrant du rendement dans plusieurs scénarios, le portefeuille de Raymond Dalio leur réserve une place de choix, d’où la pondération inégale des actifs en son sein.
Toutes les conjonctures économiques ne se produisent pas avec la même fréquence – la croissance est plus commune que les flambées inflationnistes. Le portefeuille est conçu pour que quelle que soit la situation, une classe d’actifs soit toujours performante. Il s’articule en principe autour de cinq actifs : actions (30%), obligations de maturité longue (40%) et courte (15%), or (7,5%) et matières premières (7,5%). Il s’agit bien sûr là d’une synthèse, en termes tant du contenu que de l’évolution concrète du portefeuille.
L’All Weather Portfolio enregistre depuis les années 1990 un rendement de 6,6 % l’an. S’il est inférieur à la moyenne du S&P 500 (10,3 %), ce résultat reflète une évolution beaucoup plus stable, surtout en période de crise. Lors de la profonde récession de 2008, l’indice a chuté de 55 %, contre un peu moins de 21 % pour l’AWP.
Celui-ci est resté réservé aux institutionnels pendant des années, jusqu’à ce que State Street lance, le 6 mars dernier, un ETF accessible aux particuliers. Il est trop tôt pour tirer des conclusions définitives, et les débuts sont toujours difficiles. Depuis que Donald Trump a semé la panique en annonçant ses nouveaux droits de douane, le SPDR Bridgewater All Weather ETF a reculé de 8,6 %. Ce qui est nettement moins que les 12,2 % cédés par le S&P 500.
-Participez à notre concours Trends Invest Challenge
-Suivez les cours du marché sur notre plateforme Trends Bourse Live
-Abonnez-vous à notre newsletter Bourse
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici