“La prochaine baisse des taux à la BCE pourrait prendre plus de temps”

Illustration © AFP via Getty Images

Une baisse des taux à chaque réunion de la BCE en 2025 ? Voilà ce que pense une partie du marché. Mais le gouverneur de la Banque nationale d’Autriche vient calmer les ardeurs : la prochaine baisse pourrait arriver que plus tard. La politique monétaire est-elle à un tournant ?

La Banque centrale européenne (BCE) a commencé son cycle de baisses des taux en juin. Depuis septembre, elle a baissé ses taux lors de chaque réunion, laissant le marché et de nombreux observateurs penser qu’elle fera de même lors des prochaines réunion, jusqu’à atteindre un certain taux. En d’autres mots, chaque réunion de 2025 donnerait ainsi lieu à une baisse.

Mais le gouverneur de la Banque centrale d’Autriche et ainsi membre de la BCE, Robert Holzmann, vient émettre un doute sur ce scénario. “Je ne vois pas de hausse des taux d’intérêt pour le moment. Ce qui pourrait arriver, cependant, c’est que l’on prenne plus de temps jusqu’à la prochaine baisse des taux d’intérêt,” lance-t-il dans les pages du journal autrichien Kurier, ce samedi.

Euro

“Il y a des signes d’une tendance à la hausse de certains prix de l’énergie. Mais il existe également d’autres scénarios pour le retour de l’inflation, par exemple une dévaluation plus forte de l’euro”, réfléchit-il.

Pour la dépréciation de l’euro, il pointe notamment vers l’arrivée au pouvoir de Donald Trump. “Un scénario probable est que les tarifs douaniers de Trump conduisent à un ralentissement général de la croissance, mais créent également une pression inflationniste. C’est davantage le cas aux États-Unis que chez nous”, continue le gouverneur, souvent étiqueté comme un “faucon” (quelqu’un qui plaide pour une politique monétaire plus dure). “L’ampleur de l’effet dépendra essentiellement de l’appréciation du dollar et de la dépréciation de l’euro.”

La Fed, Banque centrale des États-Unis, s’est d’ailleurs montrée pessimiste quant à l’inflation, après sa dernière réunion (le 18 décembre). Les marchés ont vite rapidement revu leurs estimations du parcours des taux (il devrait y en avoir moins que ce qui était pensé avant) et les indices ont chuté en bourse.

L’euro a d’ailleurs déjà chuté fortement depuis l’élection de Donald Trump. En août, un euro valait encore près de 1,12 dollar. Le jour de l’élection (le 5 novembre), la monnaie commune valait plus de 1,09 dollar. Mais en un mois, elle est tombée à 1,035 dollar. À l’heure d’écrire ces lignes, elle vaut 1,04 dollar. L’euro pourrait continuer à chuter, au fur et à mesure que les politiques de Trump se concrétisent.

Dans un tel scénario de baisse de l’euro et de retour de l’inflation, la BCE pourrait en effet ralentir son cycle de baisse des taux, comme le prévoit sa consœur américaine.

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