La guerre commerciale de Trump secoue les marchés
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Les marchés financiers sont sous pression en raison de la menace d’une guerre commerciale lancée par Trump. Cependant, ils n’anticipent pas encore les scénarios les plus pessimistes. Or si le passé peut offrir quelques repères, il n’offre aucune certitude.
Un journaliste politique américain expérimenté résumait ainsi l’impact du premier mandat de Trump : « Avant son arrivée, les journalistes de Washington échangeaient surtout des potins politiques. Aujourd’hui, ils s’échangent les numéros de leurs psychologues et psychiatres. »
Depuis la réélection de Trump il y a deux semaines, les investisseurs et traders de Wall Street et d’autres places financières ont, eux aussi, de quoi multiplier les consultations psy. Il a, ces dernières semaines, déjà dégainé autant d’annonces susceptibles d’influencer les marchés qu’en quatre ans.
Les incertitudes autour des tarifs douaniers
La principale source d’incertitude concerne les droits de douane que Trump menace d’imposer. Si la crise des années 1930 est souvent évoquée de manière inappropriée dans d’autres contextes, la comparaison semble ici plus justifiée.
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Trump a d’abord annoncé des tarifs de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique avant de faire temporairement marche arrière, ces deux pays ayant manifesté une certaine ouverture aux négociations. Toutefois, la violente réaction des marchés a sans doute aussi pesé dans cette décision.
L’Europe reste dans le collimateur de Trump, bien que, pour l’instant, aucune mesure concrète ne l’ait visée. Mais si – ou plutôt quand – cela arrive, la réaction des marchés risque d’être tout aussi forte, compte tenu des liens commerciaux transatlantiques.
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Les constructeurs automobiles européens, déjà en difficulté, pourraient être parmi les plus touchés. Selon les analystes de Janus Henderson, l’impact des droits de douane sur les voitures pourrait atteindre 3 000 dollars par véhicule. Reste à savoir si les constructeurs absorberont ces coûts ou les répercuteront sur les consommateurs.
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Dans d’autres secteurs, l’Europe est également plus vulnérable.
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Pour les investisseurs, il peut donc être plus judicieux de privilégier des entreprises qui se concentrent sur leurs marchés domestiques, et ce, des deux côtés de l’Atlantique. Dans les présentations aux investisseurs, les slides montrant la répartition du chiffre d’affaires par région méritent une attention particulière.
Volatilité et rotation sectorielle
Entre 2018 et 2019, Trump avait déjà secoué le commerce mondial avec des mesures similaires. Si ce n’est là qu’un avant-goût de ce qui nous attend, la volatilité boursière est encore le moindre mal.
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Cependant, les analystes de J.P. Morgan estiment que cette période ne peut servir de base pour prédire l’avenir. À l’époque, la dévaluation du yuan chinois avait absorbé une partie de l’impact des droits de douane. Cette fois, ce levier ne sera pas disponible.
De plus, les entreprises sont aujourd’hui moins enclines à absorber ces coûts supplémentaires, ce qui renforce les risques inflationnistes.
La soif de tarifs douaniers de Trump a déjà déclenché une rotation sectorielle sur les marchés américains. Selon les stratèges d’Amundi, cette tendance devrait s’accentuer si les tensions commerciales s’aggravent. Les secteurs les moins exposés sont la finance, les logiciels, les médias et les télécoms.
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Toutefois, tout n’est pas négatif. Invesco rappelle que les guerres commerciales peuvent aussi aboutir à des accords commerciaux bénéfiques pour les marchés. En 2018, le S&P 500 avait chuté de 4 % et l’indice MSCI Chine de 30 %. Mais en 2019, année de l’accord de Phase 1 entre les États-Unis et la Chine, ils avaient rebondi respectivement de 32 % et 36 %.
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