Wall Street, Asie, Europe… les bourses rebondissent de manière spectaculaire ce mercredi soir et jeudi matin. Mais cette hausse a-t-elle de quoi tenir sur la durée.
Trump a revu sa copie et a mis ses droits de douane sur pause pendant 90 jours (mais un taux de base de 10 % s’applique toujours), sauf pour la Chine, ce mercredi soir. Wall Street était encore ouverte à l’heure de ces annonces et le Nasdaq a gagné 12 %, le S&P 500 9,5 % et le Dow Jones près 8 % ce mercredi.
Les Sept Magnifiques, lourdement touchés dans les chutes depuis jeudi dernier, ont également décollé, ajoutant 1.500 milliards de dollars de valeur sur la journée. Soit une hausse individuelle entre 10 et 23 % (Tesla).
Ce jeudi, les autres bourses mondiales rebondissent aussi. Au Japon, le Nikkei clôture en hausse de 9 %. Le Hang Seng d’Hong Kong, où sont pourtant cotées de nombreuses entreprises chinoises, gagne 2%. Le Kospi coréen gagne 6,6 % et l’ASX 200 d’Australie 4,5 %.
Feu d’artifice en Europe aussi : après environ une heure de négociations, l’Euro Stoxx 50 gagne plus de 6 %, tout comme le Bel 20, le CAC 40 et le DAX.
La hausse peut-elle tenir sur la durée ?
La hausse est impressionnante, mais les cours sont encore loin de retrouver leurs niveaux d’avant les chutes de ces derniers jours. Et il pourrait être difficile de les retrouver d’ici peu. Il y a déjà quelques signes de ralentissement de cette hausse.
Le dollar, par exemple, s’est vite calmé cette nuit, après une hausse mercredi soir, et a rechuté par rapport au franc suisse, au yen et à l’euro. Les futures montrent déjà une chute de 1,8 %, pour le S&P 500 ; et il ouvre effectivement en baisse de 2,7 %. Puis, après lui, l’Asie et l’Europe, vendredi ? L’Euro Stoxx 50 a déjà un peu ralenti ce jeudi après-midi, à une hausse de 4,8 %.
Voilà pour le très court terme. A moyen terme, d’autres problèmes persistent. Si le dollar n’a pas su tenir ses gains, c’est parce que le probable ralentissement de l’économie américaine inquiète toujours les marchés. Puis les tariffs sont mis sur pause, ce qui veut dire que tôt ou tard, ils entreront quand même en vigueur. Après des négociations, ils seront peut-être moins élevés que ce qui était écrit sur le tableau de Trump mercredi dernier, mais peut-être toujours plus élevés qu’avant.
Puis il y a surtout la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine. Les deux pays sont en pleine surenchère et pourraient aller jusqu’à un arrêt total du commerce entre eux. Du moins de manière temporaire, car les droits de douane seront alors trop élevées pour vendre quoi que ce soit. Ce qui aura bien sûr un impact sur la croissance mondiale et donc sur les autres pays du monde. Les actifs européens notamment sont sensibles à la croissance mondiale, et la Chine pourrait chercher d’autres débouchés pour ses marchandises et ainsi inonder l’Europe, nuisant à la production locale.
Bref, les bourses sont très volatiles et démarrent au quart de tour. Dans les deux directions. Mais en lame de fond, les risques et l’incertitude restent toujours aussi présents. Et dans un autre registre, le chiffre de l’inflation américaine sera publié ce jeudi en début d’après-midi (heure belge). En cas de surprise, les marchés pourraient également réagir.
