Investir : racheter très progressivement en cas de krach


Les marchés boursiers du monde entier souffrent, et les principaux indices ne sont pas épargnés. Comment réagir face à ces chutes ?
Les investisseurs craignent que les surtaxes douanières concoctées par Donald Trump n’engendrent une récession planétaire. En rendant les produits étrangers plus chers, le locataire de la Maison-Blanche cherche à protéger les entreprises et les consommateurs américains et à renforcer la position commerciale de son pays. Quels que soient ses motifs, la question que se posent désormais les investisseurs est celle de la stratégie à suivre : vendre, attendre ou au contraire, acheter ?
Lourdes conséquences
Les droits de douane annoncés le 2 avril provoquent l’indignation, les grandes puissances économiques hésitant désormais entre la quête d’un dialogue et la prise de mesures de rétorsion. La Commission européenne est toute prête à riposter, mais préférerait négocier. Criant au chantage, la Chine s’est pour sa part empressée de taxer les produits made in USA.
La hausse des droits américains n’est certes pas une surprise mais en étant bien plus élevée que prévu, elle porte un coup violent aux actions du monde entier. Les investisseurs craignent qu’une escalade du conflit commercial ne débouche sur une récession internationale. Au cours de la première semaine qui a suivi l’énoncé des nouveaux tarifs, l’indice Bel 20 a perdu 10% approximativement et le S&P 500, près de 15%. Les cessions massives ont officiellement fait du Nasdaq un marché baissier classique (recul de plus de 20% par rapport au sommet). Le tassement des cours risque de nuire à l’économie, y compris à l’économie américaine.
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Ne pas tenter de “timer” un marché nerveux
Alors, que faire ? La réponse dépend de ce que l’on peut se permettre de perdre. Vendre en pleine panique est rarement une bonne idée. Certains investisseurs essaient bien de timer le marché, mais nul ne peut vendre au plus haut et acheter au plus bas en permanence. Les cours fluctuent rapidement et considérablement : en admettant que l’on parvienne à céder ses titres à temps, encore faut-il avoir le sang-froid nécessaire pour se relancer, l’instant d’après, sur un marché des plus nerveux.
Le déclin entamé le 19 février s’accentue depuis la fin de la semaine passée. Vu la situation, mieux vaut très probablement opter pour une attitude attentiste. Les dernières fois que le S&P 500 a plongé de 10% en deux séances, le plancher a été atteint en six à 15 semaines (lorsque le Covid-19 a fait son apparition, une semaine a suffi, mais c’est là une exception).
Échelonner ses investissements
Les investisseurs rechignent à vendre quand les marchés sont au plus haut – continuer à acheter est au contraire très tentant. Certes, à terme, les Bourses progresseront toujours, mais si elles venaient à s’effondrer juste maintenant ?
À qui aura eu la malchance de les acquérir systématiquement au plus haut ces 50 dernières années, ses actions américaines auront rapporté 2,5% par an en moyenne. Si vous avez l’absolue certitude que le fond est en passe d’être atteint, lancez-vous sans attendre – depuis le creux constaté lors des sept derniers marchés baissiers, le rendement annuel du S&P 500 a été de 14% en moyenne.
Racheter très progressivement
N’essayez pas d’attraper un couteau qui tombe, conseillent les Anglo-Saxons : quand tout s’écroule, mieux vaut attendre que la situation se stabilise. Pour l’instant, la meilleure chose à faire est d’acheter très progressivement. Si vous percevez une grosse somme, étalez-en l’investissement dans le temps. Au fil des 50 dernières années, acquérir des actions par tranches de 20% tous les trois mois, durant les 12 mois qui ont entouré des niveaux planchers, a permis d’engranger 11,7% par an. C’est 1% de plus que la moyenne de long terme du S&P 500.
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