Investir : quitter Nestlé pour Unilever ?


La rédaction répond à la question d’un abonné : “Je suis actionnaire de Nestlé depuis plusieurs années, mais cela pas vraiment été une partie de plaisir. Devrais-je garder les actions de toute façon ou ferais-je mieux de passer à Unilever ?”
Le chiffre d’affaires (CA) de 2024 de Nestlé ressort à 91,4 milliards de francs suisses (CHF). La croissance organique du CA de 2,2% est la plus faible depuis plus de 20 ans. La croissance en volume a repris (+0,8%), alors que l’on notait encore un repli (-0,3%) en 2023. Les hausses de prix ont contribué pour 1,5%.
Le bénéfice par action (BPA) est de 4,19 CHF (-1,0% par rapport à 2023) mais aurait été supérieur de 2,5% hors effets de change. Le dividende croît de 1,7%, à 3,05 CHF (rendement du dividende : 3,6%). Le ratio dette nette/cash-flow opérationnel est de 2,9 (2,5 fin 2023), sous l’effet de rachats d’actions pour 4,4 milliards CHF. Il se situe dans la partie haute de la fourchette de 2 à 3 de Nestlé mais le programme de rachat d’actions (20 milliards CHF) est désormais terminé.
Selon le CEO Laurent Freixe, une guerre commerciale n’affecterait guère Nestlé, le groupe fabriquant ses produits localement pour l’essentiel. Nestlé mise sur ses marques fortes et sur des lancements de produits mondiaux moins nombreux mais de meilleure qualité. Il investit aussi plus dans les promotions, ce qui devrait lui permettre d’accroître sa part de marché et son CA.
La marge de bénéfice opérationnel était de 17,2% en 2024 mais sera donc inférieure en 2025 (de 16,0% au moins) selon Nestlé. L’objectif à moyen terme reste de 17,0%. Il conviendra aussi d’économiser 2,5 milliards CHF de coûts jusqu’en 2027, en plus des plans existants. Le portefeuille de Nestlé est diversifié avec des divisions dans les marchés de croissance.
Nestlé ou Unilever ?
Sur la base d’un BPA de 4,20 CHF, égal à celui de 2025, Nestlé n’est pas très bon marché (ratio C/B de 19,6). Vu la qualité du portefeuille et la croissance attendue à long terme, le conseil reste digne d’achat (rating 1A).
Nous ne passerions donc pas à Unilever, où l’on a appris le départ inattendu du CEO Hein Schumacher après moins de deux ans, et deux semaines à peine après la présentation des chiffres annuels de 2024.
Le cours de Bourse a ouvert l’ère Schumacher sur 47,71 euros et l’a terminée à 54,14 euros. Enfin ! Unilever était à nouveau pleine de promesses. Mais le conseil d’administration a jugé que la réorientation de la stratégie était encore trop lente. Unilever a aussi indiqué que les perspectives pour 2025 restaient inchangées.
Le CFO Fernando Fernandez reprend les fonctions pour l’instant. Accélérer est une bonne chose mais si cela se fait par le biais d’acquisitions (coûteuses), ce n’est pas forcément bon pour l’actionnaire. Avec un ratio C/B estimé à 17,0, Unilever n’est pas chère. Le conseil reste conserver/attendre (rating 2A).
Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici