Du jamais vu en quatre ans : le pétrole sous les 60 dollars

Le prix du pétrole est au plus bas en quatre ans. En cause : les quotas de production, élevés, de l’OPEP+, alors que le monde craint un ralentissement économique à cause des droits de douane de Trump.
Le prix du pétrole est en chute ce lundi. Le baril de Brent affiche une baisse de 3% environ par rapport à son niveau de clôture de vendredi, et se négocie à 59,52 dollars à l’heure d’écrire ces lignes. Dans la nuit de dimanche à lundi, il est même brièvement passé sous les 59 dollars, avant de remonter légèrement.
Jeudi dernier, il avait également déjà franchi la barre des 60 dollars, avant de remonter légèrement. C’est ainsi la première fois depuis janvier 2021 qu’un baril de pétrole coûte moins de 60 dollars. C’est la moitié de son pic de mars 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le WTI perd également 3% ce lundi et se négocie à 56,6 dollars à l’heure d’écrire ces lignes.
OPEP+
La raison derrière cette chute : ce samedi, huit membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et alliés (OPEP+), dont les gros producteurs comme l’Arabie Saoudite et la Russie, ont annoncé leurs quotas pour juin. Ils ouvrent davantage les vannes et vont extraire 411.000 barils par jour supplémentaires par jour, comme en mai. C’est bien plus que le programme initial d’augmentation de la production, qui prévoyait 137.000 barils par jour.
Lors de la pandémie, durant laquelle les prix du baril avaient chuté à un niveau négatif, l’OPEP+ avait drastiquement réduit les quotas de production. Avec la relance post-covid, le cartel pétrolier n’a que lentement augmenté les quotas, faisant augmenter les prix. Dans le ralentissement qui a suivi cette relance, il a également appuyé sur les freins, essayant de maintenir les prix de l’or noir élevés.
Mais c’est donc désormais l’exact opposé qui se produit : l’OPEP+ produit de nouveau (beaucoup) plus, alors qu’on est loin d’une grande relance de la demande. Il s’agit d’un changement de stratégie, l’organisation voulant désormais regagner des parts de marché. La production des États-Unis a notamment augmenté ces dernières années.
Puis cela peut aussi être un levier de négociation par rapport aux taxes d’importation de Donald Trump, qui est demandeur de prix de pétrole bas.
Crainte de ralentissement économique
Cette masse supplémentaire de pétrole qui arrive sur le marché fait donc chuter les prix. Car le contexte macro-économique est aux craintes d’inflation et de ralentissement économique, à cause des droits de douane imposés par Trump. Le PIB américain a d’ailleurs chuté lors du premier trimestre. Ce contexte réduit les perspectives de la demande de pétrole.
C’est en tout cas une bonne nouvelle pour le consommateur européen. Car le dollar est également en chute par rapport à l’euro, ce qui veut dire que le pétrole est en plus moins cher à l’importation. Cela tire aussi l’inflation européenne vers le bas.
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