Le rouble est de nouveau en forte chute

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Le rouble flirte à nouveau avec la barre de 100 pour un dollar. En août, il avait atteint ce même niveau. La banque centrale de Russie avait alors fortement augmenté le taux d’intérêt. Pourrait-elle le faire cette fois aussi ? Et quelles sont les conséquences de la faiblesse de la devise pour l’économie ?

Ce lundi et ce mardi, le rouble russe frôlé la barre de 100 pour un dollar et l’a même brièvement dépassée. Sur les trois jours précédents, il est monté en flèche, gagnant plus de 4%. Il s’est légèrement calmé depuis, mais reste supérieur à 99,5 pour un dollar.

Mouvement similaire pour le cours euro/rouble : la devise russe a frôlé les 105 pour un euro.

Comment expliquer cette nouvelle chute ? D’un côté, c’est la situation économique du pays qui fait chuter le rouble. Avec les sanctions, les exportations sont en baisse (ce qui fait chuter la demande pour le rouble). En même temps, les importations sont en hausse (ce qui fait augmenter la demande pour d’autres devises). Entre les deux, l’excédent commercial se contracte : sur les huit premiers mois de l’année, elle a baissé de 86% par rapport à l’année précédente, rapporte Insider.

De l’autre côté, c’est la puissance du dollar qui affaiblit le rouble. Avec la hausse des taux d’intérêts de la Fed, et ainsi des taux de rendement sur le marché obligataire, il a le vent en poupe.

Que fait la Banque de Russie ?

Ce n’est pas la première fois que le rouble atteint ce niveau, cette année. En août déjà, il avait dépassé la barre des 100 pour un dollar. Il a même baissé jusqu’à 110 pour un euro.

La Banque de Russie est alors intervenue, serrant fortement la vis. De 8,5%, elle a levé le taux d’intérêt à 12%. La chute s’est arrêtée et inversée, dans un premier temps. Mais elle a repris en septembre et Moscou a de nouveau augmenté le taux d’intérêt, le portant à 13%. Elle a aussi vendu des devises étrangères pour endiguer la chute.

Mais cette semaine, le rouble vaut encore moins que ce qu’il valait en septembre (en dollar – en euro il n’est pas encore au niveau de septembre). Reste à voir si la banque centrale est encore prête à intervenir. Le taux d’intérêt est déjà très élevé. Mais juste après le début de la guerre, elle l’avait porté à 20% d’un coup, là aussi pour endiguer une forte chute de la devise nationale.

Dans tous les cas, un rouble faible n’est pas une bonne nouvelle. Cela fait augmenter l’inflation (5,2% en août, en hausse par rapport à juillet), car les importations deviennent plus chères. De l’autre côté, la Russie ne peut profiter des habituels avantages d’une monnaie faible. Normalement, elle favorise les exportations, parce qu’elles deviennent moins chères pour les acheteurs étrangers. Mais comme dit plus haut, les exportations souffrent des sanctions.

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