Coup de mou dans le secteur européen du luxe

File devant une boutique de Louis Vuitton. © belgaimage

L’inflation, les taux d’intérêt et le ralentissement économique pèsent sur les perspectives du secteur du luxe européen. Son indice de référence a connu son pire trimestre depuis la pandémie.

Une valeur sûre, intouchable par les différentes crises comme l’inflation ou la récession. Voilà l’étiquette qui colle généralement au secteur du luxe. Mais ces derniers mois, la donne a quelque peu changé.

L’année avait pourtant commencé sur une note très optimiste. La Chine venait de laisser tomber ses mesures sanitaires. On imaginait le grand retour des touristes chinois, encore plus friands des produits de luxe européens des boutiques des Champs Élysées, par exemple. Surtout qu’ils n’ont pas pu quitter leur pays pendant trois ans. Tout comme une hausse des ventes en Chine même.

Mais ces touristes ne sont pas vraiment réapparus. La relance chinoise non plus : l’économie tourne au ralenti. Ce qui n’est pas une bonne perspective pour la demande des consommateurs chinois.

Mais les soucis du luxe européen ne viennent pas que de l’est, mais aussi de l’ouest. Les acheteurs américains ne répondent pas non plus à l’appel. La Fed a porté les taux d’intérêt très haut et l’inflation n’est toujours pas vaincue. Entre les deux, le pouvoir d’achat se réduit. Pareil en Europe, d’ailleurs.

Chute à la bourse

Voilà plus ou moins les perspectives actuelles de l’industrie du luxe. Pour les investisseurs, elles ne sont pas très prometteuses : le cours de référence du secteur, le STOXX Europe Luxury 10 est en chute. Il reprend des noms comme entre autres LVMH, Hermès, Christian Dior, Ferrari, Bruberry, Moncler et Kering.

Il vient de clôturer son pire trimestre depuis le début de la pandémie, avec une chute de 15% entre juillet et septembre. Plus de 175 milliards de dollars de valeur sont partis en fumée.

“Le secteur s’est fortement déprécié au cours des deux ou trois derniers mois, sous l’effet conjugué de la hausse des taux d’intérêt, du positionnement des investisseurs et de l’anticipation des réductions de bénéfices”, explique Bernard Ahkong, codirecteur de O’Connor Global Multi-Strategy Alpha, faisant partie d’UBS, à Reuters.

“Le récent déclin des valeurs de luxe européennes reflète l’incertitude de l’économie européenne et les perspectives de croissance inégales de l’économie chinoise”, ajoute aussi Peter Garnry, stratégiste en chef de Saxo Bank.

Malgré cette chute, l’indice est toujours en hausse sur l’année, d’environ 5%. Mais sa belle performance de +23% sur le premier trimestre s’est en grande partie évaporée. Dans les semaines à venir, la chute pourrait d’ailleurs continuer : les entreprises cotées vont présenter leurs résultats trimestriels. Le ralentissement du secteur pourrait s’y confirmer.

Des gagnants et des perdants

L’indice est une moyenne. Parmi les dix groupes, il y a des différences. Sur le trimestre passé, tous sont dans le rouge, mais sur l’année, certains sont fortement dans le vert.

GroupeCours sur l’annéeCours sur le troisième trimestre
Essirlorluxotica-4%-4%
Ferrari+40%-7%
Brunello Cucinelli+7%-10%
Burberry-12%-10%
Moncler+8%-12%
Hermès+17%-13%
Christian Dior-15%-14%
Kering-13%-15%
LVMH+3%-17%
Cie Financière Richemont-12%-25%

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