Cisco, l’action phare de la bulle internet, a enfin battu son record : que vaut-elle aujourd’hui ?

Cisco. REUTERS/Sergio Perez/File Photo © REUTERS
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné : “L’action Cisco a enfin renoué avec son cours record de 2000. Faut-il en profiter ?”

En mars 2000 (à l’ère de bulle Internet), Cisco Systems avait brièvement atteint le statut d’entreprise la plus valorisée au monde. A plus de 500 milliards de dollars, sa capitalisation boursière surpassait même celle de Microsoft.

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Valeur

Si le rythme de croissance n’a aujourd’hui plus rien à voir, le groupe demeure un des principaux acteurs des équipements réseau. Il lui aura fallu 25 ans pour renouer avec le cours atteint à l’époque – ironie du sort, cela se fait en pleine tempête boursière à cause de craintes d’une bulle autour de l’IA. Comme en chiffres nominaux (qui ne tiennent pas compte de l’inflation et de l’évolution du nombre d’actions en circulation), les résultats ne sont guère significatifs, la valeur de l’entreprise est en réalité nettement inférieure à ce qu’elle fut jadis.

Cela n’empêche pas 2025 d’être une bonne année pour Cisco, dont le cours a progressé près de deux fois plus vite que celui du Nasdaq. Le groupe profite également des investissements massifs dans l’intelligence artificielle (IA). Les grands centres de données des hyperscalers que sont Google, Microsoft ou Amazon ont un besoin crucial de réseaux performants, du pain bénit pour Cisco, qui doit plus de la moitié de son chiffre d’affaires (CA) à son pôle Networking.

Chiffres

Au cours du 1er trimestre (août-octobre) de son exercice 2026 décalé, le groupe a réalisé un CA de 14,9 milliards de dollars (+ 8%), pour un bénéfice ajusté d’un dollar par action (consensus : 14,8 milliards et 0,98 dollar respectivement). C’est le 14e trimestre consécutif que Cisco clôt sur des résultats supérieurs aux attentes.

Networking a progressé de 15%, à 7,77 milliards de dollars. Les hyperscalers dépensé 1,3 milliard de dollars chez Cisco, contre 800 millions au trimestre précédent. Start-up du cloud, États et autres ont investi 200 millions dans l’infrastructure IA. L’activité Services représente désormais un peu plus du quart des revenus (+ 2%). Le CA du pôle Sécurité a cédé 2%, à 2 milliards de dollars.

Cisco, dont la marge brute a atteint un appréciable 68,5%, devrait clore le prochain trimestre sur un CA de 15-15,2 milliards de dollars, pour 14,6 milliards pronostiqués. Le groupe table désormais pour 2026 sur un CA de 60,2-61 milliards, ce qui l’oblige, pour atteindre le milieu de cette fourchette, à progresser de 7% en glissement annuel. Le bénéfice ajusté serait de 4,08-4,14 dollars net par action.

Fort de ses 2,9 milliards de flux de trésorerie disponible, Cisco avait en caisse fin octobre 15,7 milliards de dollars, à opposer à une dette de 28,1 milliards. Le groupe avait porté précédemment déjà son dividende trimestriel à 0,41 dollar par action, soit un rendement annuel brut de 2,1%. Il a versé au 1er trimestre 3,6 milliards de dollars à ses actionnaires, sous forme de dividendes et de rachats d’actions. L’action cote à 19 fois le bénéfice, 5 fois le CA et 14 fois l’ebitda de l’exercice. Des chiffres qui, comparés à ceux d’autres firmes technologiques, n’ont rien d’excessif, même s’ils sont supérieurs à leur propre moyenne sur cinq ans. Vu la croissance, la valorisation nous paraît correcte. À conserver, sans plus pour l’instant (2B).

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