Les chiffres solides de Cameco

Uranium, image d’illustration © Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Le cours de Cameco se remet de ses récentes chutes, tout comme le prix de l’uranium. Les perspectives pour l’année et le long terme restent bonnes.

Le cours de l’action Cameco a brièvement plongé vers 35 dollars après la panique des droits de douane, son niveau le plus bas depuis plus d’un an et demi. La correction a été de courte durée, puisque l’administration Trump a annoncé que les droits de douane à l’importation ne s’appliqueraient pas à l’énergie. Les produits d’uranium brut, raffiné ainsi qu’enrichi, ne seront pas taxés à l’import. La situation géopolitique pourrait même tourner à l’avantage de Cameco si les États-Unis importaient davantage d’uranium du Canada au lieu du Kazakhstan, qui est aujourd’hui le principal fournisseur.

Entre-temps, le prix de la livre d’uranium (U3O8 ou concentré d’uranium) sur le marché au comptant s’est également redressé, passant de 63 dollars en mars à plus de 70 dollars. Ce prix en soi n’intéresse guère Cameco, car la société n’opère pratiquement pas sur le marché au comptant. Toutefois, de nombreux investisseurs considèrent encore le prix au comptant comme un indicateur de sentiment. Le prix contractuel a continué à osciller autour de 80 dollars depuis l’été dernier et est aujourd’hui plus élevé qu’il y a un an. En conséquence, le prix moyen reçu par Cameco a augmenté d’une année sur l’autre, malgré un prix au comptant inférieur de 30%.

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Chiffres

Au niveau du groupe, les recettes ont augmenté de près d’un quart pour atteindre 789 millions de dollars canadiens (CAD). Le bénéfice d’exploitation sous-jacent s’est élevé à 353 millions CAD (+5%), ce qui laisse un bénéfice net de 70 millions CAD ou 0,16 CAD par action (+52%). Dans la division de l’uranium, le chiffre d’affaires et l’ebitda ont chuté de respectivement 10 et 6%.

Cette baisse est due à la diminution de la production de la coentreprise Inkaï au Kazakhstan, où la production a été interrompue pendant trois semaines en janvier parce que certains permis n’étaient pas en règle. Ce problème a été résolu depuis et n’a pas d’impact sur les prévisions annuelles. Inkaï produira 8,3 millions de livres d’U3O8 cette année, dont 3,7 millions sont destinés à Cameco. Il y a également près d’un million de livres en route qui ont déjà été produites l’année dernière, mais l’invasion de l’Ukraine par la Russie a considérablement retardé l’expédition. Les mines McArthur River (qui appartient à 70% à Cameco) et Cigar Lake (55 % Cameco) ont produit respectivement 3,2 et 2,8 millions de livres d’U3O8. Les prévisions pour l’ensemble de l’année restent inchangées à 22,4 millions de livres.

La division de combustible, où l’U3O8 est converti en uranium raffiné (UF6 ou combustible nucléaire non enrichi), ont vu leur bénéfice net et leur ebitda plus que doubler. Cela est dû à une combinaison de prix plus élevés et de coûts plus faibles.

2025

Cameco a conclu des contrats d’approvisionnement d’une valeur moyenne de 28 millions de livres par an pour la période allant de 2025 à 2029. Ces contrats à long terme ont une durée de plus de 10 ans. En fonction du client, des prix contractuels fixes ou variables sont utilisés, ou parfois une combinaison des deux. Le carnet de commandes total s’élevait à 220 millions de livres d’uranium et à 85 millions de kg d’UF6 à la fin du mois de décembre.

La filiale Westinghouse a enregistré une perte nette de 62 millions de dollars canadiens en raison de dépréciations d’actifs. Il y a un an, la perte était deux fois plus importante. Sur le plan opérationnel, Westinghouse s’est bien comportée avec un ebitda de 92 millions de CAD, contre 77 millions l’année dernière. Pour l’ensemble de l’exercice, l’ebitda devrait se situer entre 355 et 405 millions de dollars canadiens. Westinghouse a également réalisé un flux de trésorerie positif de 43 millions de dollars canadiens, soit 11% de plus que l’année précédente.

Cameco disposait de 361 millions de dollars canadiens de liquidités après le premier trimestre. En janvier, une dernière tranche de 200 millions de dollars canadiens (US) a été remboursée sur le prêt contracté pour financer l’achat de Westinghouse. La dette a ainsi été ramenée de 1,3 milliard de CAD à 1 milliard de CAD. Il existe également une facilité de crédit non utilisée d’un milliard de dollars canadiens. La filiale Westinghouse a versé un dividende de 100 millions de dollars américains en février, dont 49% ont été versés à Cameco. En avril, après la clôture du premier trimestre, Cameco a reçu un dividende annuel supplémentaire de 87 millions de dollars US de la coentreprise Inkaï. Cameco s’attend à une nouvelle augmentation des flux de trésorerie cette année.

Conclusion

Sur le plan opérationnel, tout est en place pour atteindre les prévisions annuelles. Entre-temps, les prix du marché au comptant se redressent également. Bien que cela n’ait que peu d’importance pour Cameco, cette reprise contribue au sentiment et à la remontée du cours de l’entreprise. Nous sommes donc heureux d’avoir doublé notre position à 42 dollars en moyenne au cours du mois dernier. En tant que groupe verticalement intégré, Cameco reste bien placé pour profiter du boom de l’uranium dans les années à venir.

Recommandation : acheter

Risque : moyen

Note : 1B

Prix : 49,24

Ticker : CCJ US

Code ISIN : CA13321L1085

Marché : Bourse de New York

Capitalisation boursière : 21,6 milliards de dollars

Ratio C/B en 2024 : 105

Ratio C/B attendu en 2025 : 55

Différence du cours sur 12 mois : -3%

Différence du cours depuis le début de l’année : -4 %

Rendement du dividende : 0,2 %

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