Bourse : que vaut Proximus après la correction ?

Stijn Bijnens et Stefaan De Clerck, image d’illustration. © Simon Daine voor Proximus
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Proximus a publié un rapport trimestriel mitigé, dans lequel les bons résultats enregistrés sur le marché national ont été éclipsés par les performances médiocres de la division internationale Global entre avril et juin. L’action s’est effondrée.

De plus, aucune amélioration n’est prévue à court terme, ce qui a contraint Proximus à revoir à la baisse ses prévisions annuelles au niveau du groupe. Cette annonce a pris de court de nombreux investisseurs et analystes, car après le premier trimestre, Global prévoyait encore une croissance de 20% de son bénéfice d’exploitation sous-jacent (ebitda) pour cette année.

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Global

Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires de la division Global a baissé de 18,8% pour atteindre 367 millions d’euros, et l’ebitda également reculé de 5,4%. Sur le premier semestre, la croissance de l’ebitda de Global reste positive avec 4,5%, mais Proximus a néanmoins revu à la baisse ses prévisions annuelles. Au lieu d’une croissance de 20%, le groupe télécom mise désormais sur une baisse de l’ebitda de 5 à 10%. Cette nouvelle prévision implique donc que le second semestre sera encore pire que le premier pour Global.

C’est particulièrement ennuyeux pour Proximus, car la division internationale a toujours été considérée comme un moteur de croissance qui compenserait, au niveau du groupe, le potentiel de croissance limité du marché local mature. Global se compose de Telesign, Route Mobile et BICS, qui ont été fusionnées dans l’espoir que cette combinaison générerait 100 millions d’euros de synergies de coûts.

Pour l’instant, les résultats sont décevants. Le directeur de la branche a d’ailleurs été remercié. Proximus est toutefois à la recherche de quelqu’un pour remettre de l’ordre dans les affaires.

Sur le plan opérationnel, Global a été confronté à une baisse des volumes et à la concurrence sur les prix. Les revenus provenant des services SMS se sont effondrés en raison de l’utilisation croissante de protocoles plus modernes. Cette évolution est plus rapide que Proximus ne l’avait prévu.

Chiffres

Les performances sur le marché belge ont toutefois été bonnes, avec une augmentation de 1,9% de l’ebitda au deuxième trimestre, qui s’est établi à 446 millions d’euros. Le nombre de clients a augmenté pour le haut débit, les abonnements mobiles et les bouquets. Les lignes fixes et la télévision classique ont poursuivi leur tendance à la baisse. Cela porte la croissance pour le premier semestre à 1,7% et Proximus revoit à la hausse ses prévisions pour l’exercice, à +2%. Auparavant, un ebitda stable était attendu au niveau national.

Au niveau du groupe, la croissance de l’ebitda après le premier semestre s’élève à 1,2%. Proximus abaisse ses prévisions pour l’ensemble de l’exercice de +2 % à +1 % en raison du recul attendu chez Global.

Orange

Proximus s’est mis d’accord avec Orange Belgium pour collaborer dans certaines parties de la Wallonie en vue de la construction du réseau de fibre optique. Il n’est en effet pas rentable de construire deux réseaux dans des zones relativement peu peuplées. Un accord de coopération avec Telenet/Wyre avait déjà été conclu précédemment en Flandre. Ces accords ne deviendront définitifs qu’après avoir été approuvés par les autorités de la concurrence et le régulateur des télécommunications IBPT.

Au terme du premier semestre, la dette nette s’élevait à 3,73 milliards d’euros, soit environ deux fois l’ebitda prévu. Le flux de trésorerie disponible, y compris les revenus provenant de la vente des activités de centres de données et de Mobile Towers Luxembourg, s’élevait à 266 millions d’euros au premier semestre. En 2026 et 2027, une série de bâtiments seront encore vendus, ce qui pourrait rapporter jusqu’à 100 millions d’euros. D’ici fin 2027, le produit cumulé des ventes d’actifs atteindra près de 600 millions d’euros.

L’objectif est que les activités liées à la fibre optique génèrent suffisamment de flux de trésorerie après 2027 et que les ventes d’actifs supplémentaires ne soient plus nécessaires. Un dividende de 0,6 euro par action sera également versé sur le résultat de cet exercice. La moitié sera versée en décembre et le reste en avril prochain.

Conclusion

Stijn Bijnens avait sans doute imaginé autrement sa première annonce de résultats trimestriels en tant que CEO de Proximus. Le cours de l’action a chuté de 12% le jour de la publication. Mais entre janvier et mi-juillet, l’action avait progressé de 70%, ce qui relativise la récente correction. Il y a certes du travail à faire chez Global, mais cela ne doit pas occulter les excellentes performances réalisées sur le marché domestique, où Proximus a revu ses prévisions annuelles à la hausse. Le rendement particulièrement élevé reste un atout majeur. De plus, Proximus bénéficie toujours d’une valorisation très attractive, la valeur d’entreprise (valeur boursière + dette nette) représentant à peine 3,3 fois l’ebitda attendu. Ce chiffre est faible tant d’un point de vue historique que par rapport à la concurrence, c’est pourquoi nous confirmons notre recommandation d’achat.

Avis : achat

Risque : moyen

Notation : 1B

Cours : 7,32 euros

Ticker : PROX BB

Code Isin : BE0003810273

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 2,5 milliards d’euros

Ratio C/B en 2024 : 5,5

Ratio C/B prévu pour 2025 : 5

Perf. cours sur 12 mois : +17%

Perf. cours depuis le début de l’année : +48%

Rendement du dividende : 8,2%

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