Bourse : pourquoi JPMorgan échappe à la tourmente


La rédaction répond à la question d’un lecteur : “Pourquoi les résultats de JPMorgan Chase échappent-ils à la tourmente ?”
Au premier trimestre, JPMorgan a davantage profité de l’agitation économique qu’elle n’en a souffert. L’augmentation significative des profits de la banque d’investissement a porté les bénéfices, bien plus que ne l’a fait la dépréciation du portefeuille de prêts. Si lors de la publication des trimestriels, Jamie Dimon, le CEO du groupe, a confirmé que l’économie américaine traversait une période difficile, il n’en a pas pour autant revu ses prévisions pour l’exercice. La banque table toujours sur une dépréciation de 3,6% de son portefeuille de prêts sur cartes de crédit. Les charges d’exploitation ajustées restent de 95 milliards de dollars mais cette fois, les revenus nets d’intérêts escomptés s’établissent à 94,5 milliards, contre 94 milliards annoncés il y a trois mois. L’envolée des taux sur les marchés de capitaux et le recul des taux directeurs profitent au secteur bancaire américain.
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Résultats
La fébrilité ambiante a donc peu pesé sur les résultats du trimestre. De 23,4 milliards de dollars, les revenus nets d’intérêts ont gagné 1% en glissement annuel et les autres revenus, 17%, même, à 22,6 milliards de dollars. Une évolution qu’explique en un sens la nervosité des marchés, à l’origine de toutes sortes d’opportunités. Ainsi les revenus nets de la branche actions et obligations ont-ils bondi de 48%, à 3,8 milliards de dollars, et de 8%, à 5,8 milliards, respectivement. Avec une croissance totale de 12%, à 19,7 milliards de dollars, la banque commerciale et d’investissement est le pôle le plus performant de JPMorgan Chase. Les 12% d’augmentation des profits de la gestion d’actifs (à 5,7 milliards) sont à mettre au crédit de l’expansion des actifs en gestion (+15%, à 4.100 milliards de dollars).
Beaucoup plus modeste, la progression des revenus des activités bancaires a plafonné à 4%, à 18,3 milliards de dollars. C’est dans ce segment que les incertitudes économiques croissantes se font sentir avec le plus d’acuité. Les dépréciations de prêts ont atteint 2,2 milliards de dollars, en hausse de 275 millions. La banque a en outre constitué pour 475 millions de dollars de provisions pour crédits douteux. Le bénéfice net a gagné 9%, à 14,6 milliards, soit 5,07 dollars par action. JP Morgan ayant donc, grâce à la banque d’investissement, parfaitement bien entamé l’année, elle a revu ses bénéfices prévisionnels à la hausse, à 19 dollars par action.
Compte tenu du contexte, le groupe pourrait certes subir des pertes en cours d’exercice. Mais avec un ratio Common Equity Tier 1 de 15,4%, son dividende (1,40 dollar par trimestre, soit un rendement de 2,4%) ne semble guère menacé. JPMorgan Chase a également racheté pour 7,1 milliards de dollars d’actions propres au cours de ces trois mois. Avec un ratio cours/bénéfice légèrement supérieur à 12, il est néanmoins peu probable que, vu la conjoncture, la valorisation s’améliore encore. Les excellents chiffres ne justifient donc pas que nous relevions notre recommandation à “acheter”.
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