Bourse : où en est le rallye de bpost ?

bpost. (Photo by NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP via Getty Images) © BELGA MAG/AFP via Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un lecteur : “Les investisseurs ont-ils raison de miser sur un redressement de bpost ?”

Avec un bénéfice d’exploitation (Ebit) de 100 millions d’euros au premier semestre, bpost peut relever légèrement ses prévisions pour l’exercice. Initialement estimé à 150-180 millions d’euros, l’Ebit devrait finalement se situer dans le haut de cette fourchette.

L’entreprise doit l’amélioration de ses perspectives à d’importantes économies de coûts et à des gains de productivité au sein de sa filiale américaine Radial, ainsi qu’à la reprise, après les grèves d’avril, de la réorganisation visant à compresser les dépenses sur le marché belge. Selon Chris Peeters, son CEO, bpost devient une entreprise de livraison de colis qui distribue également du courrier, et non plus l’inverse.

Bourse

Malgré les vagues de grèves, la société a clos le premier trimestre sur des résultats conformes aux prévisions. Les investisseurs ont anticipé son potentiel redressement en faisant fuser son cours de plus de 80% – en partant, il est vrai, d’un niveau particulièrement bas. Si le plan de transformation réussit, l’action devrait progresser davantage encore. La direction vise un Ebit de 275 millions d’euros d’ici à 2027. La capitalisation boursière, de 500 millions actuellement, offre donc un potentiel de hausse important. bpost ne dit rien du bénéfice net de 2025.

Les résultats du premier trimestre sont encourageants, mais le chemin de la reprise sera long. Le chiffre d’affaires (CA) et l’Ebit de BeNe LastMile, qui assure la distribution du courrier et des colis en Belgique et aux Pays-Bas, ont reculé de 6% et 60% respectivement. La suppression de la concession de la distribution de presse et la chute de 12% du trafic postal classique ont plombé les résultats. Les volumes de lettres vont continuer de perdre 10% par an. Sans la réorganisation des opérations et les départs naturels, les dégâts auraient été plus importants encore. L’intensité du trafic des colis a beau être réelle, l’activité ne compense pas la baisse des volumes postaux.

Pour assurer la croissance de son CA et de ses bénéfices, bpost mise surtout sur ses services logistiques aux entreprises. C’est principalement grâce à Staci, rachetée en 2024, que le CA de l’activité a crû de 54%, pour aboutir à un Ebit de 20 millions d’euros (entièrement attribuable à Staci) au deuxième trimestre. On recommence à espérer que Radial contribue concrètement à l’Ebit. Une clientèle nouvelle aide à atténuer la perte de CA, tandis que les dépenses sont adaptées aux volumes traités. Si les volumes expédiés depuis l’Asie progressent, la politique tarifaire de Donald Trump est source d’incertitudes aux États-Unis. Les résultats de la division résistent malgré tout : c’est encourageant, estime Chris Peeters.

Les investisseurs intègrent donc des perspectives de redressement. Si la stratégie réussit, le cours pourrait progresser bien plus encore. Mais le risque lié à la mise en œuvre nous incite, du moins pour l’instant, à nous contenter de recommander de conserver le titre (rating : 2B).

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