Endeavour Mining est l’un des plus grands producteurs d’or d’Afrique et est actif dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Le groupe est dirigé par Ian Cockerill, l’ancien PDG de Gold Fields. Il ne faut pas confondre cette société avec Endeavour Silver, qui opère principalement au Mexique.
L’Afrique de l’Ouest a récemment fait l’objet d’une couverture médiatique négative dans le contexte minier en raison du conflit au Mali entre les autorités locales et Barrick Mining, dont la mine de Loulo-Gounkoto a depuis été placée sous le contrôle du gouvernement malien. Au Burkina Faso également, le gouvernement souhaite obtenir une plus grande part du gâteau. Certaines régions sont régulièrement confrontées à des problèmes liés à des groupes rebelles qui attaquent les convois transportant de l’or.
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Ces événements ont rendu les investisseurs plus réticents à investir en Afrique de l’Ouest. La région dispose pourtant de nombreux atouts, tels que des réserves importantes, une politique d’octroi de permis d’environnement et de construction souple et surtout des coûts de production faibles (énergie et main-d’œuvre).
Endeavour Mining est relativement peu affectée par les problèmes en Afrique de l’Ouest. Le groupe n’est pas actif au Mali et, au Burkina Faso, le nouveau code minier a été signé, ce qui signifie que l’entreprise n’a pas à craindre de nationalisations ou autres mesures similaires. Endeavour dispose de cinq actifs de production en Afrique de l’Ouest (Sénégal, Côte d’Ivoire et Burkina Faso) et de nombreux projets d’exploration dans la région.
Chiffres
Les mines du groupe ont produit ensemble 1,1 million d’onces d’or l’année dernière, soit 3% de plus que l’année précédente, mais moins que les 1,2 million prévus. La cause en était la mine Sabodala-Massawa (SM) au Sénégal, où, après l’extension, moins de minerais que prévu ont été traités et où la production affiche 229.000 onces troy. Cela à un coût de production total (AISC) faible de 1 158 dollars. Cette année, SM devrait produire entre 250.000 et 280.000 onces, avec un AISC compris entre 1.100 et 1.250 dollars.
Ity, en Côte d’Ivoire, a connu une année exceptionnelle (343.000 onces) et est actuellement la plus grande mine en termes de production, suivie par Houndé au Burkina Faso. Ces deux mines sont très rentables. Mana, également au Burkina Faso, est la plus petite mine et affiche également l’AISC le plus élevé. La dernière mine à avoir rejoint le groupe est Lafigué, qui n’est opérationnelle que depuis l’année dernière et a produit 96.000 onces. Cette année, la production devrait doubler pour atteindre 180.000 à 200.000 onces.
Au niveau du groupe, l’AISC s’élevait l’année dernière à 1 220 dollars, ce qui a généré une marge de 1.131 dollars par once vendue. En raison des investissements dans MS et du démarrage de Lafigué, le flux de trésorerie disponible était de 343 millions de dollars l’année dernière.
2025
Ce chiffre a déjà été largement dépassé au premier trimestre 2025, avec 409 millions de dollars. La marge a augmenté de près de moitié, pour atteindre 1.654 dollars. Les investissements seront moins importants cette année, ce qui, combiné à la hausse des marges, devrait se traduire par une augmentation des flux de trésorerie. Le flux de trésorerie disponible devrait largement dépasser le milliard de dollars.
Pour 2025, les prévisions de production pour les 5 actifs sont comprises entre 1,11 et 1,26 million d’onces. Pour l’AISC elles sont entre 1.150 et 1.350 dollars.
Avec 341.000 onces au premier trimestre, Endeavour est en tout cas déjà bien parti. Pour la croissance future, il faut se tourner vers le projet Assafou (Tanda-Iguela) en Côte d’Ivoire. Il s’agit de l’un des plus grands projets non encore développés en Afrique de l’Ouest. Si toutes les études économiques et les autorisations se déroulent comme prévu, la mine pourrait être opérationnelle fin 2028 ou début 2029. Assafou pourrait produire en moyenne 329.000 onces par an à un AISC inférieur à 1.000 dollars.
Endeavour est également généreux en matière de rémunération des actionnaires. Il existe un dividende de base qui est complété par un dividende supplémentaire tant que le prix de l’or reste supérieur à 1.850 dollars. En outre, le groupe rachète également ses propres actions. Cela est possible grâce à sa solide situation financière. Après le premier trimestre, la dette nette s’élevait encore à 378 millions de dollars, soit 0,22 fois l’ebitda, bien en dessous de la limite auto-imposée de 0,5.
Conclusion
Les investisseurs ont ignoré les résultats plutôt décevants de 2024 et ont déjà fait grimper le cours de l’action de plus de 60% cette année. Endeavour Mining dispose d’un profil de croissance unique, avec une production qui pourrait augmenter de plus d’un quart (1,5 million d’onces troy) en cinq ans, sans compter les acquisitions. Combiné à une hausse du prix de l’or, cela pourrait également entraîner une augmentation des flux de trésorerie. La solide situation financière permet également d’augmenter les rémunérations des actionnaires. À moins de 5 fois le flux de trésorerie disponible, l’action n’est pas chère. Des entreprises similaires actives en Amérique du Nord et du Sud sont jusqu’à trois fois plus chères. Les investisseurs capables de voir au-delà du risque politique supplémentaire lié aux investissements en Afrique de l’Ouest trouveront en Endeavour une entreprise en croissance offrant un rendement attractif et une faible valorisation. L’action reste intéressante à l’achat.
Conseil : achat
Risque : élevé
Notation : 1C
Cours : 41,01 dollars canadiens
Symbole boursier : EDV CA
Code ISIN : GB00BL6K5J42
Marché : Bourse de Toronto
Capitalisation boursière : 9,9 milliards de dollars canadiens
C/B 2024 : 18
C/B prévu 2025 : 10,5
Écart de cours sur 12 mois : +35 %
Variation du cours depuis le début de l’année : +58 %
Rendement du dividende : 3,4 %