Marchés boursiers: pourquoi Nvidia se lâche totalement (en 8 graphiques)
Quiconque place les performances récentes de l’action vedette Nvidia, et par extension celles des Big Tech, dans une perspective historique, ne peut s’empêcher de froncer les sourcils. Et de se préparer au pire.
La semaine dernière, j’ai reçu dans ma boîte mail une présentation des stratèges de la Deutsche Bank (DB) intitulée Charts that make you go wow (des graphiques époustouflants ndlr). Un titre fort judicieux.
Nvidia a souvent fait l’objet de superlatifs au cours des deux dernières années, mais les diapositives des stratèges de la DB défient toute imagination. À commencer par la taille de cette nouvelle action vedette. À elle seule, elle équivaut à la capitalisation boursière totale d’économies avancées comme la France et l’Allemagne.
Au cours des six derniers mois, Nvidia a augmenté sa capitalisation boursière de 2 000 milliards de dollars, ce qui représente 35 % de la hausse totale de l’indice vedette américain S&P500. Si l’on ajoute à cela les hausses de cours des autres géants américains de la technologie, on obtient déjà les deux tiers de la hausse de l’indice. “La bourse se porte bien”, entend-on dire. “Non, quelques entreprises se portent très bien, le reste du marché boursier bouge à peine”, devrait-on répondre.
Pendant ce temps, trois de ces entreprises technologiques – Apple, Microsoft et Nvidia – peuvent se rengorger d’une valeur boursière de plus de 3 000 milliards de dollars. Mais Nvidia a atteint ce niveau à une vitesse anormalement plus rapide que les deux autres.
Et il n’y a pas non plus de comparaison possible avec d’autres secteurs.
Le risque de concentration sur le marché boursier américain a rarement été aussi élevé au cours des 100 dernières années. Ce n’est qu’à la fin des années 1920 et au tournant du millénaire que les plus grandes sociétés cotées de l’indice ont représenté une si grande part de l’indice total. Je ne me prononce pas sur la question de savoir s’il faut y voir une relation de cause à effet ou une coïncidence, mais ces deux périodes précédentes se sont à chaque fois déroulées à la veille d’un grave krach boursier.
Au cours des derniers mois, j’ai également ressenti une vibe « dot.com » (une entreprise qui réalise la plupart de ses bénéfices sur internet grâce à un site web ndlr), ce qui explique que les deux graphiques suivants ne soient pas surprenants.
Je suis conscient et je reconnais qu’à l’époque, la plupart des entreprises en vogue étaient déficitaires, alors qu’à l’heure actuelle, les grandes entreprises technologiques et Nvidia en particulier affichent des marges bénéficiaires sans précédent. Pourtant… pour justifier les valorisations actuelles, il faudrait une croissance continue et sans fin.
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