Les perspectives deviennent plus délicates pour Bekaert, à cause des droits de douane américains. Mais l’entreprise peut s’appuyer sur un bilan solide pour faire face aux turbulences.
Les droits de douane du président américain Donald Trump ont mis un terme à la reprise espérée au second semestre. Alors que Bekaert tablait auparavant sur une stabilisation du chiffre d’affaires dans les mois à venir, la direction s’attend désormais à un affaiblissement de la demande sur divers marchés finaux. Cela implique une légère baisse du chiffre d’affaires sur l’ensemble de l’année 2025 sur une base comparable, avec une marge bénéficiaire de 8 à 8,5%. Ces chiffres n’ont rien d’alarmant, mais une reprise n’est possible que si le chiffre d’affaires repart à la hausse. Ce tournant est reporté d’au moins un à deux trimestres.
Une reprise du chiffre d’affaires n’est possible que si le calme revient dans la politique commerciale américaine. L’incertitude persistante en matière de tarifs douaniers incite les clients à réduire ou à reporter leurs commandes. Le droit de douane américain de 50% sur l’acier est particulièrement difficile à accepter. « Un tarif de 25% peut encore être répercuté, mais un tarif de 50% est plus difficile à accepter pour le client. Cela a un impact sur la demande. Nous devons donc être réalistes. Une stabilisation des conditions du marché serait déjà une bonne chose », explique Yves Kerstens, CEO de Bekaert.
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Chiffres
Au premier semestre, la conjoncture industrielle morose s’est également fait sentir. Le chiffre d’affaires a baissé de 5% en raison d’une combinaison de facteurs : baisse des volumes, répercussion de la baisse des prix des matières premières et affaiblissement du dollar et d’autres devises par rapport à l’euro.
La division renforcement du caoutchouc a bénéficié d’une forte demande en Chine, mais le chiffre d’affaires a tout de même baissé de 6% en raison d’un ralentissement des ventes en Europe et aux États-Unis.
Le chiffre d’affaires de la division de produits spéciaux a baissé de 15%, principalement en raison d’une baisse de la demande dans le secteur de la construction industrielle américaine et d’un ralentissement de la demande de membranes à hydrogène. « Mais aux États-Unis, la politique de subventionnement de la production d’hydrogène vert est stable. Nous continuons à travailler en étroite collaboration avec les fabricants d’électrolyseurs », déclare Yves Kerstens.
La pression sur le chiffre d’affaires ne s’est que transformée de manière limitée en une baisse des marges. La marge bénéficiaire sous-jacente de 8,8% est inférieure à celle de l’année dernière et à l’objectif de 10%, mais elle reste suffisante pour assurer une rentabilité rassurante qui génère également de beaux flux de trésorerie. « Contrairement à avant, une baisse du chiffre d’affaires n’entraîne pas une forte baisse des marges. Nous sommes devenus plus résistants et moins cycliques », explique Yves Kerstens.
La formule pour renforcer cette résilience est la même depuis plusieurs années. Bekaert se concentre sur les produits à plus forte valeur ajoutée, ce qui lui confère un plus grand pouvoir de fixation des prix et protège mieux ses marges. Dans le même temps, la direction surveille de près les coûts, comme en témoignent les 21 millions d’euros d’économies réalisées sur les frais généraux au cours du premier semestre. « Nous sommes vigilants. Une reprise du chiffre d’affaires aura un effet de levier sur nos bénéfices », déclare Yves Kerstens. À moyen terme, Bekaert vise une augmentation de son chiffre d’affaires d’au moins 5% par an, avec une marge bénéficiaire sous-jacente d’au moins 10%.
La génération de trésorerie est également surveillée, notamment en limitant le fonds de roulement. Grâce à un flux de trésorerie disponible de 123 millions d’euros, le ratio d’endettement reste limité à seulement 0,7 fois le flux de trésorerie d’exploitation. Bekaert poursuit également son programme de rachat d’actions propres d’une valeur de 200 millions d’euros. Le bilan est donc plus que suffisamment solide pour affronter sereinement les conditions de marché difficiles.
Conclusion
La reprise espérée du chiffre d’affaires prend du retard, mais Bekaert est en mesure de préserver en grande partie ses marges, même dans des conditions de marché difficiles. Une fois que le ciel se sera éclairci, une reprise du cours sera possible. Entre-temps, la valorisation reste très attractive avec un ratio cours/bénéfice de 8. Nous maintenons notre recommandation d’achat.
Recommandation : acheter
Risque : moyen
Note : 1B