Bekaert souffre de la conjoncture, mais montre des signes de résilience

Bekaert. (Photo by NICOLAS MAETERLINCK/BELGA MAG/AFP via Getty Images) © BELGA MAG/AFP via Getty Images
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

Une industrie mondiale en difficulté freine la progression de Bekaert. Après un second semestre 2024 difficile, le premier trimestre 2025 n’a pas apporté d’amélioration notable.

La reprise espérée pour la fin de l’année est également remise en question par la politique commerciale agressive du président américain Donald Trump. Les chefs d’entreprise reportent leurs décisions d’investissement jusqu’à ce que la politique tarifaire américaine et les contre-mesures de ses partenaires commerciaux soient plus claires.

Suivez les cours du marché sur notre plateforme Trends Bourse Live & Abonnez-vous à notre newsletter Bourse

Stratégie

Bekaert n’a guère d’autre choix que d’attendre que la tempête passe, mais grâce aux choix stratégiques opérés ces dernières années, l’entreprise s’est construit une assise solide. En se concentrant sur les produits à valeur ajoutée et en contrôlant rigoureusement ses coûts, l’entreprise parvient à protéger ses marges malgré la légère pression sur son chiffre d’affaires. « Aujourd’hui encore, l’accent est mis sur la protection des marges et le contrôle du fonds de roulement », explique le PDG Yves Kerstens. Le bilan solide offre également une protection contre les aléas et permet à l’entreprise de verser aux investisseurs une belle rémunération sous la forme d’un rendement de dividende de plus de 5% et du programme de rachat d’actions propres en cours sur deux ans, d’une valeur de 200 millions d’euros.

Concrètement, la direction prévoit pour cette année un chiffre d’affaires et une marge bénéficiaire aussi élevés qu’en 2024. Cela implique une certaine reprise au second semestre de cette année, qui devrait se traduire par une marge bénéficiaire de près de 9% sur l’ensemble de l’année 2025. La nuance précédemment mentionnée d’une marge « au moins » aussi élevée a été supprimée lors de la publication des résultats du premier trimestre, ce qui témoigne d’une incertitude accrue depuis que Trump a déclenché sa guerre commerciale. L’impact direct sur les activités de Bekaert reste limité pour l’instant. Bekaert dispose également de sites de production aux États-Unis qui lui permettent de desservir en grande partie le marché local avec une production locale. Et l’entreprise appliquera également aux tarifs d’importation sa politique de prix consistant à répercuter la hausse des coûts des matières premières sur ses clients. Cette politique peut entraîner une légère baisse du chiffre d’affaires, mais elle protège les marges. L’impact indirect des droits de douane pourrait être beaucoup plus important si l’incertitude débouchait sur un ralentissement supplémentaire de l’économie mondiale et une baisse de la demande pour les produits de Bekaert.

Chiffres du premier trimestre

Au premier trimestre 2025, le chiffre d’affaires a baissé de 3%. Environ la moitié de cette baisse est attribuable à la baisse des coûts des matières premières, qui est répercutée sur le client. Un quart de la baisse du chiffre d’affaires est dû à la diminution des volumes vendus et le quart restant résulte d’une part relativement plus importante du chiffre d’affaires réalisé en Chine, où les prix sont légèrement inférieurs. Bekaert a réalisé des résultats relativement bons, en particulier sur le marché chinois des pneumatiques, dans le sillage de la reprise du marché automobile chinois. En Europe et aux États-Unis, les ventes de renforts en fil d’acier ont diminué en raison de la baisse des ventes de camions. Dans ces régions, le marché est également confronté à une surcapacité problématique.

La division des solutions en fil d’acier a mieux résisté, avec des volumes légèrement plus élevés et un chiffre d’affaires stable. La demande des entreprises du secteur de l’énergie et des services publics est particulièrement forte. Un carnet de commandes bien rempli laisse également présager de bonnes perspectives. La division des produits spécialisés a connu une évolution moins favorable. Au premier trimestre, le chiffre d’affaires a baissé de 14%. Aux États-Unis notamment, les constructeurs automobiles et les acteurs logistiques reportent leurs projets de construction. Les fibres de béton de Bekaert connaissent toutefois une demande croissante en Inde, en Chine et au Moyen-Orient. Les membranes à hydrogène ne répondent pas pour l’instant aux attentes élevées en raison du report des projets d’hydrogène vert. Bekaert doit se contenter pour l’instant d’une stagnation du chiffre d’affaires dans ce segment.

Conclusion

Les investisseurs attendent que le ciel industriel s’éclaircisse et que la demande reprenne. Bekaert peut traverser cette conjoncture difficile avec une pression limitée sur son chiffre d’affaires et sans sacrifier ses marges bénéficiaires. Avec un ratio cours/bénéfice de 7, la valorisation est très attractive. La reprise conjoncturelle implique une reprise du cours. Nous maintenons notre recommandation d’achat.

Conseil : acheter

Risque : moyen

Notation : 1B

Cours : 36,2 euros

Ticker : BEK BB

Code ISIN : BE0974258874

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 1,97 milliard d’euros

Ratio C/B en 2024 : 8

Ratio C/B attendu en 2025 : 7

Perf. cours sur 12 mois :  -23 %

Perf. cours depuis le début de l’année : +7%

Rendement du dividende : 5,2%

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content