Bourse : l’avantage est aux actions européennes

La bourse de Bruxelles, image d’illustration. BELGA PHOTO NICOLAS MAETERLINCK © BELGA
Danny Reweghs
Danny Reweghs Journaliste

La rédaction répond à la question d’un abonné : “Beaucoup ne s’y attendaient pas, mais les actions européennes sont en verve et devancent leurs homologues américaines depuis début 2025. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?”

Sur les 15 dernières années, l’indice européen Stoxx 600 n’a surpassé le S&P 500 que trois fois, à savoir en 2012, 2017 et 2022. Après avoir été boudées pendant une longue période, les actions européennes sont enfin reparties à la hausse cette année et affichent une performance supérieure d’environ 15% à celle des valeurs américaines.

La grande question est maintenant de savoir si cette tendance favorable au Vieux Continent va se poursuivre ces prochains mois, surtout au vu des récents développements.

Surperformance US

Entre 2009 et 2024, la hausse de Wall Street a surtout été tirée par l’envolée des valeurs technologiques américaines. La politique monétaire accommodante de la Réserve fédérale, avec des taux d’intérêt historiquement bas et un assouplissement quantitatif, a notamment permis l’afflux de fonds considérables vers les Bourses américaines. Le gouvernement américain a également mené une politique budgétaire expansionniste afin de stimuler la consommation et les investissements. Même si la pandémie a temporairement mis un frein à cette dynamique, l’économie américaine s’est largement redressée depuis la crise financière de 2009.

Les marchés boursiers européens, en revanche, sont restés nettement dans l’ombre de Wall Street entre 2010 et 2024. Malgré des rendements positifs, la performance du Stoxx Europe 600 atteint à peine la moitié de celle du S&P 500. Cela s’explique d’une part par la structure et la composition de l’indice, et d’autre part par la croissance économique plus faible, qui se répercute sur les résultats des entreprises et se traduit par des résultats moins bons en Bourse.

Tous ces facteurs ont conduit les investisseurs à sous-évaluer structurellement les actions européennes. Le faible ratio cours/bénéfice reflétait les prévisions de croissance plus modestes et le risque politique. Mais la réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis a changé la donne. La politique capricieuse menée par le nouveau président sème l’incertitude dans les entreprises, ce qui a des répercussions sur les marchés financiers. Le dollar, les actions et les obligations américaines risquent de perdre leur statut de valeur refuge.

2025

Deux facteurs déterminent les fluctuations des cours sur les marchés boursiers : la valorisation et la dynamique. Fin 2024, les actions européennes se négociaient encore avec une décote, tandis que les actions américaines affichaient une prime. Après un début d’année 2025 en fanfare, les valorisations ont augmenté et les investisseurs ne peuvent plus compter sur des rendements attrayants.

Tant la sous-valorisation de l’Europe que la survalorisation des États-Unis se sont partiellement estompées. Mais pour l’instant, l’avantage reste aux actions européennes. Tant que la politique (commerciale) singulière du nouvel occupant de la Maison Blanche se poursuivra, la confiance dans les investissements américains ne reviendra pas automatiquement.

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