ArcelorMittal est en hausse de 60% en bourse depuis avril. Est-ce que ce rallye peut encore continuer, alors que viennent justement de tomber ses résultats ? Et qu’en est-il du coup de pouce attendu par l’UE ?
Le géant sidérurgique ArcelorMittal a enregistré au troisième trimestre un chiffre d’affaires de 15,7 milliards de dollars. Soit une légère baisse de 1,7% par rapport au deuxième trimestre, mais une hausse de 3% par rapport au troisième trimestre de 2024.
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Acier
La quantité d’acier expédiée est de 13,6 millions de tonnes, contre 13,8 millions de tonnes au trimestre précédent et 13,4 millions de tonnes l’année dernière. Sur les premiers mois de l’année, on constate une légère augmentation de 40,7 millions à 41 millions de tonnes.
La production de minerai de fer continue de croître grâce au projet d’expansion au Liberia, qui a permis au troisième trimestre d’enregistrer une croissance de 20% par rapport à l’année dernière, pour atteindre 12,1 millions de tonnes.
Chiffres
Le flux de trésorerie d’exploitation ou ebitda a reculé de 1,86 milliard de dollars au trimestre précédent à 1,51 milliard (1,58 milliard au troisième trimestre 2024). Mais c’est supérieur à la prévision moyenne des analystes de 1,46 milliard. L’Amérique du Nord a été la seule région à enregistrer une hausse de l’ebitda. Ce dernier passe de 258 millions de dollars au trimestre précédent à 300 millions, malgré des interruptions de production imprévues au Mexique. Cette augmentation est le résultat de la consolidation complète depuis juin de la coentreprise AM/NS Calvert, après le rachat par ArcelorMittal, plus tôt cette année, de la participation de 50% de Nippon Steel pour 1,2 milliard.
L’ebitda en Europe, qui s’est élevé à 513 millions de dollars, a été saisonnièrement plus faible qu’au deuxième trimestre (627 millions), mais nettement supérieur au chiffre de l’année dernière (403 millions). La contribution du Brésil a diminué de 106 millions de dollars par rapport au trimestre précédent, pour atteindre 301 millions, principalement en raison de la baisse des prix de l’acier.
Au niveau du groupe, la marge par tonne s’est élevée à 111 dollars au troisième trimestre, ce qui porte le chiffre à 121 dollars par tonne sur les neuf premiers mois de 2025, contre 133 dollars l’année dernière. Cela représente une augmentation de 36% par rapport à la moyenne de la période 2012-2019 et reflète l’amélioration structurelle des marges. Cette denière résulte de projets d’amélioration stratégique des meilleurs actifs et de la cession ciblée des activités les moins rentables.
Le bénéfice net de 377 millions de dollars était inférieur à la prévision moyenne de 404 millions. Sur les neuf premiers mois de 2025, le bénéfice net passe de 1,73 milliard de dollars (sur la même période en2024) à 2,98 milliards.
Aide à niveau politique
Afin d’améliorer la compétitivité du secteur sidérurgique européen, des efforts sont déployés à trois niveaux, à échelle européenne. Tout d’abord, la direction compte sur l’approbation définitive des tarifs d’importation européens pour l’acier dans la période à venir. Ceux-ci devraient garantir des conditions de concurrence plus équitables au niveau mondial.
Face à des importations totales de 26,3 millions de tonnes d’acier en 2024, dont 20,8 millions de tonnes d’acier plat, le groupe prévoit une réduction des importations de 10 millions de tonnes par an après la mise en œuvre des droits à l’importation. Cela améliorerait considérablement le taux d’utilisation moyen des capacités des aciéries européennes, qui passerait d’environ 65% actuellement à 80-85%, un niveau considéré comme économiquement viable.
Les mesures doivent toutefois encore être transposées dans la législation et leur mise en œuvre, via des quotas par pays qui restent à négocier, prendra sans doute encore un certain temps. Au Canada et au Brésil également, des mesures sont élaborées pour protéger le secteur sidérurgique local. En outre, la Commission européenne devrait proposer avant la fin de l’année des améliorations au mécanisme de compensation des émissions de CO2 de l’acier importé (mécanisme CBAM). Enfin, des mesures supplémentaires sont attendues dans le domaine des coûts énergétiques.
Conclusion
L’action ArcelorMittal a réagi positivement au rapport trimestriel et cote près de son plus haut niveau depuis 2011. L’incertitude économique reste élevée, mais les mesures de protection prises par les gouvernements constituent un facteur favorable à la compétitivité. La valorisation reste acceptable à 0,6 fois la valeur comptable et 9,5 fois les bénéfices attendus pour 2025. À conserver.
Conseil : conserver/attendre
Risque : moyen
Notation : 2B
Cours : 34,75 euros
Ticker : MT NA
Code ISIN : LU1598757687
Marché : Euronext Amsterdam
Capitalisation boursière : 29,8 milliards d’euros
Ratio C/B en 2024 : 22,5
Ratio C/B prévu en 2025 : 9,5
Perf. cours sur 12 mois : +50%
Perf. du cours depuis le début de l’année : +57%
Rendement du dividende : 1,4%