(ABM FN) A l’image du S&P 500 qui a ouvert en baisse de 0,9 pour cent, la bourse de New York se pare de rouge ce vendredi dans les premiers échanges, en marge de l’attaque majeure par Israël en Iran et du risque d’embrasement dans la région.
Alors que le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a déclaré l’état d’urgence à la suite de l’attaque israélienne contre l’Iran, le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait savoir pour sa part que l’opération “Lion levant” est le début d’une série d’attaques qui dureront plusieurs jours.
De son côté et en guise d’avertissement à Téhéran, Donald Trump a averti que “les États-Unis fabriquent de loin les meilleures et les plus mortelles armes militaires au monde, et qu’Israël en a beaucoup, et beaucoup plus à venir, et ils savent comment les utiliser”.
“Certains iraniens au profil ‘dur’ ont parlé avec courage et sont tous morts aujourd’hui. La situation ne fera qu’empirer et les prochaines attaques ne seront que plus horribles”, a ajouté Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
Le président a toutefois souligné qu’il est possible d’éviter tout cela, et que l’Iran doit conclure un accord “avant qu’il ne reste plus rien”.
Dans ce contexte, “les investisseurs sont désormais aux prises avec la perspective de deux guerres et d’un conflit commercial permanent, ce qui conduit à une réévaluation des risques”, retient Jochen Stanzl, analyste chez CMC Markets.
“L’or est au record, les actions sont sous pression et le dollar repart à la hausse. En d’autres termes, les événements de ces dernières heures ont alimenté un vaste mouvement d’aversion au risque parmi les investisseurs”.
Le baril de Brent de la mer du Nord s’envole pour sa part de 7 pour cent à 74 dollars. Dans un entretien accordé à ABM Financial News, Hans van Cleef, spécialiste de l’énergie chez Public Affairs, note que le transport du pétrole par le détroit d’Ormuz est désormais menacé et que la grande question qui se pose est de savoir dans quelle mesure le conflit va s’intensifier.
“La dernière attaque de drone de l’Iran en restera-t-elle là ou y en aura-t-il d’autres et d’autres parties s’impliqueront-elles dans le conflit”, s’interroge Hans Van Cleef, selon qui l’attitude des États-Unis sera particulièrement importante à cet égard.
Selon les analystes de Rabobank, les marchés anticipent actuellement le scénario le plus favorable, à savoir une opération rapide et courte. Un scénario beaucoup plus négatif serait une guerre prolongée qui s’étendrait à Hormuz et/ou à l’Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis.
A noter que cet après-midi, les investisseurs vont pouvoir prendre le pouls de la confiance du consommateur américain avec la traditionnelle enquête de l’Université du Michigan.
Les valeurs à suivre à Wall Street
Les actions du secteur de la défense sont naturellement recherchées à l’image de Lockheed Martin qui a ouvert en hausse de 1,9 pour cent.
Il en va de même pour les valeurs pétrolières. On pense à Occidental Petroleum qui a ouvert en hausse de 5 pour cent, Chevron de 1,2 pour cent et ExxonMobil de 2,6 pour cent.
Adobe chute pour sa part de 4,6 pour cent, alors que le groupe a pourtant annoncé des bénéfices et des revenus supérieurs aux attentes au titre du dernier trimestre. L’éditeur de logiciels de création a par ailleurs revu à la hausse ses prévisions, l’intelligence artificielle alimentant la demande.
Tesla a ouvert en baisse de 1,8 pour cent à l’ouverture, après avoir déjà cédé 2,2 pour cent hier, Donald Trump a signé une résolution conjointe du Congrès visant à abolir la politique ambitieuse en faveur des voitures électriques de la Californie, un changement aux implications assez importantes pour les constructeurs.
Boeing a ouvert en baisse de 0,8 pour cent après avoir chuté de 4,8 pour cent en marge du crash mortel d’un 787 en Inde. L’enquête se concentre sur la question de savoir si l’avion de 11 ans a souffert d’une perte ou d’une réduction de la poussée des moteurs, a indiqué le Wall Street Journal.
Oracle a ouvert en légère baisse après avoir bondi de 13 pour cent hier à un record de 200 dollars, récompensé pour son bulletin trimestriel et ses prévisions.