Wall Street donnée dans le rouge après la dégradation de Moody’s

(ABM FN) A l’image du S&P 500 qui cède 1,1 pour cent dans les échanges électroniques, la bourse de New York est donnée franchement dans le rouge ce lundi, alors que Moody’s a abaissé le rating des États-Unis dans la nuit de vendredi à samedi, signifiant que le pays de l’Oncle Sam a perdu son dernier “triple A”.

“Si cette dégradation pourrait entraîner une certaine volatilité sur les marchés à court terme, les préoccupations structurelles se situent ailleurs”, souligne Russel Matthews de chez RBC BlueBay Asset Management, selon qui le véritable risque réside dans l’évolution de la situation budgétaire des États-Unis. 

“Nous nous trouvons à un moment critique au Congrès où le plan décennal de finances publiques est débattu, et les décisions qui y seront prises auront un impact beaucoup plus important sur les marchés”, selon Russel Matthews, qui ajoute qu’il n’y a pas eu jusqu’à présent de volonté politique de réduire structurellement le déficit qui pointe actuellement à environ 6,5 pour cent du PIB.

“Cela suppose une hausse de la dette publique et des coûts d’intérêt”, ajoute l’expert de RBS BlueBay Asset Management.

Dimanche, le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent a pour sa part minimisé l’abaissement du rating en déclarant sur la chaîne NBC que Moody’s était un “indicateur retardé”. Dans le même temps, il a averti que les droits de douane réciproques suspendus pendant 90 jours pourraient être rétablis si les pays ne négociaient pas de “bonne foi” avec les États-Unis.

“Cela signifie que l’optimisme du marché d’il y a une semaine pourrait être perturbé à tout moment”, prévient l’analyste Ipek Ozkardeskaya de Swissquote Bank, selon qui la prise de conscience que cet optimisme est peut-être prématuré devrait déclencher un retour des investisseurs vers les placements sûrs”.

A ce titre, l’or prend 1,7 pour cent ce lundi à 3.243 dollars, tandis que le dix ans US atteint désormais 4,56 pour cent et que son homologue à 30 ans dépasse les 5 pour cent.

Selon les analystes de KBC, “l’abaissement de la note a provoqué un réflexe immédiat sur les rendements à plus long terme. Toutefois, la révision à la baisse n’est pas surprenante compte tenu de la situation budgétaire des États-Unis”.

Cette décision est “largement symbolique car les deux autres agences de notation ont déjà abaissé la note”, conclut KBC.

Du côté des devises, l’euro est bien orienté à 1,126 dollar, tandis que le pétrole cède 0,6 pour cent.

Les valeurs à suivre à Wall Street

Donné en baisse de 1,6 pour cent, Wall Mart a averti la semaine dernière qu’il devrait augmenter ses prix en raison des tarifs douaniers sur les importations. Une décision qui a été vivement critiquée par Donald Trump durant le week-end, le président estimant que le géant de la distribution ne devrait pas imputer les hausses de prix à ses droits d’importation.

Nvidia, Tesla et Palantir sont sous pression dans les échanges électroniques, perdant jusqu’à 4 pour cent.

Alors que Netflix a atteint le cours le plus élevé de son histoire et que sa capitalisation boursière a dépassé les 500 milliards de dollars la semaine passée, l’action devrait ouvrir en baisse de 1,8 pour cent.

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