Wall Street donnée dans le rouge à l’ouverture

(ABM FN) A l’image du S&P 500 qui cède 0,4 pour cent dans les échanges électroniques, la bourse de New York est donnée dans le rouge à l’ouverture ce lundi, première séance de cotation de juin et au sortir d’un solide mois de mai.

Le S&P 500 vient en effet de signer sa meilleure performance depuis 1990 pour un mois de mai. Il s’agit au passage du meilleur mois pour les bourses US depuis fin 2023.

Assurément, juin débute avec de nouvelles inquiétudes concernant la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, alors que l’optimisme semble s’être refroidi après l’accord de Genève.

Si Donald Trump a fustigé la Chine vendredi pour ne pas respecter les accords conclus, Pékin a riposté en pointant du doigt les “mesures restrictives discriminatoires” des États-Unis qui mettent en péril l’accord conclu le mois dernier. La Chine s’indigne notamment que Washington ait révoqué les visas d’étudiants chinois.

Charlie McElligott, stratège de marché chez Nomura, a une fois de plus mis en avant ce que l’on appelle le TACO trade, ou “Trump always chickens out”, terme qui désigne le fait qu’après des menaces fermes, le président fait souvent volte-face en se montrant plus accommodant.

Selon Charlie McElligott, les traders sont conscients qu’un marché en baisse, en réponse aux diatribes commerciales de Donald Trump, sera ensuite relevé par une réponse plus apaisée du président.

“Mais Trump sera alors à nouveau stimulé” et recommencera à menacer, ce qui poussera les investisseurs à vendre des options d’achat pour se couvrir contre les baisses, ajoute l’analyste.

“Nous verrons cela se produire lorsque le S&P 500 reviendra vers les 6.000 points”, anticipe-t-il.

Notons que durant le week-end, Donald Trump a annoncé doubler les taxes à 50 pour cent sur les importations d’acier et d’aluminium à compter du 4 juin. Le président annoncé cela en marge d’un rassemblement en l’honneur de l’accord qu’il a contribué à négocier entre US Steel et la société japonaise Nippon Steel.

Alors que les USA sont un importateur net d’acier, en avant-séance, Steel Dynamics et Nucor bondissent de 11 pour cent et Cleveland-Cliffs de 25 pour cent.

“À long terme, il deviendra de plus en plus évident que le gouvernement US n’a pas l’intention d’abandonner les droits de douane”, selon la Commerzbank.

Cet après-midi, notons que les investisseurs pourront prendre le pouls des indices des directeurs d’achat des entreprises tels que mesurés par S&P et ISM. Les dépenses de construction sont également au menu, tandis que Jerome Powell doit prendre la parole ce soir à Washington.

Du côté des devises, l’euro progresse de 0,7 pour cent à 1,142 dollar, tandis que les rendements obligataires progressent quelque peu.

Selon Nomura, le billet vert devrait continuer à s’affaiblir à mesure que “l’exceptionnalisme américain” perd de sa vigueur, notamment au second semestre.

Du côté de l’énergie, le pétrole bondit de 4 pour cent en dépit de la décision de l’OPEP+ d’augmenter également sa production en juillet. Selon les analystes, la hausse de ce lundi serait liée aux attaques de drones ukrainiens contre des aérodromes militaires en Russie.

Par ailleurs, les sénateurs américains Lindsey Graham et Richard Blumenthal souhaitent un renforcement des restrictions sur le pétrole russe. Le duo, qui a rendu visite au président ukrainien Zelensky vendredi à Kiev, fait pression pour que des droits de douane soient imposés aux pays qui importent de l’énergie russe, ce qui intensifierait les efforts de l’Occident pour entraver les recettes pétrolières de Moscou.

“Les actions visant les flux de pétrole russe changeront radicalement les perspectives du marché pétrolier” retient-on chez d’ING.

Les valeurs à suivre à Wall Street

Alors que pour les constructeurs automobiles US, l’augmentation des droits de douane sur l’acier et l’aluminium pourrait être préjudiciable, Stellantis recule de 2,7 pour cent et General Motors 1 pour cent.

Donné en hausse de 3,7 pour cent, Moderna a reçu l’approbation de la FDA pour un nouveau vaccin contre le coronavirus destiné aux personnes âgées de plus de 65 ans.

Le fabricant de soupes et de sauces Campbell’s a fait état d’une hausse de ses ventes au dernier trimestre, les consommateurs cuisinant davantage à la maison mais aussi en marge d’une acquisition. La division “snacks” a toutefois continué à éprouver des difficultés. L’action est donnée en hausse de 0,7 pour cent, alors que Campbell’s se veut plus prudent quant à ses prévisions de bénéfices pour cette année.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content