Vigueur de l’emploi US et incertitudes sur le commerce : le résumé de la semaine boursière

(ABM FN) Au contraire de Wall Street qui enchaine de nouveaux records, le Bel20 n’a pas connu de semaine estivale, lesté de 0,5 pour cent en glissement hebdomadaire sous les 4.500 points. En toile de fond, les inquiétudes à l’approche de la date butoir du 9 juillet portant sur l’instauration des droits de douane reportée en avril dernier par Donald Trump.

Au sortir d’une semaine écourtée en raison du Jour de l’Indépendance vendredi, la bourse de New York poursuit donc sa marche en avant, le S&P 500 et le Nasdaq se voyant notamment dopés par l’accord commercial conclu entre les Etats Unis et le Viêt Nam.

Et alors que la date du 9 juillet approche, le marché espère que Washington conclura d’ici là un accord avec un partenaire commercial majeur comme l’Union européenne.

A ce titre, Donald Trump a annoncé vendredi avoir signé un certain nombre de lettres qui seront envoyées lundi et qui portent sur des offres qui sont “à prendre ou à laisser”. Selon Bloomberg, les pays qui n’auront pas conclu d’accord commercial avec les États-Unis à temps seront soumis à des tarifs douaniers à partir du 1er août. 

“L’argent commencera à arriver aux États-Unis à compter du 1er août”, a déclaré dans ce sens Donald Trump.

Notons que ce dernier surfe sur l’adoption par la Chambre des représentants de sa “Big Beautiful Bill” portant notamment sur de nouvelles réductions d’impôts qui pourraient alourdir la dette fédérale de plusieurs trillions de dollars.

Une chose est sûre, fort de ce succès politique, Trump va pouvoir désormais se focaliser sur le commerce et se montrer davantage coriace envers ses partenaires commerciaux.

Le rapport sur l’emploi fait s’envoler les derniers espoirs d’une baisse de ses taux par la Fed en juillet

La semaine écoulée a également vu la publication du traditionnel rapport mensuel sur l’état du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Il en ressort qu’en juin, l’économie US a créé 147.000 postes nets tandis que le taux de chômage est tombé à 4,1 pour cent.

Les économistes tablaient en moyenne sur 110.000 emplois créés et sur une hausse du taux de chômage de 4,2 à 4,3 pour cent.

Dans un entretien accordé à ABM Financial News, l’économiste en chef de CBC Banque, Bernard Keppenne, a parlé d’une “étonnante résistance du marché de l’emploi US”.

“Personne ne s’attendait ni à un recul du taux de chômage à 4,1 pour cent, ni à 147.000 créations d’emploi, ce qui a provoqué une vive réaction sur le marché obligataire, en particulier sur le deux ans en dollar”.

Et pour cause, selon Keppenne, “ces chiffres ont fait s’envoler les derniers espoirs d’une baisse de ses taux par la Fed en juillet”.

Pour autant, l’économiste de CBC Banque est d’avis que ces créations d’emploi doivent être prises avec prudence, “car il semblerait que le gouvernement aurait rappelé certains des employés licenciés”.

Il ajoute que si le marché de l’emploi US fait preuve de résilience, les indices de confiance reflètent, eux, beaucoup d’inquiétude”.

“Autre preuve de ces incohérences, l’indice ISM non-manufacturier qui a progressé à 50,8 points contre 49,9 points en mai, tandis que sa composante liée à l’emploi a chuté à 47,2 points”.

“Difficile dès lors d’y voir clair”, conclut Bernard Keppenne.

Les indices des directeurs d’achat des entreprises au menu

Les investisseurs ont également eu rendez-vous en semaine avec les indices des directeurs d’achat des entreprises, qui constituent pour rappel l’un des principaux baromètres de la santé économique.

Aux Etats-Unis, le secteur des services a vu sa croissance ralentir en juin selon le baromètre S&P Global, tandis que le secteur a renoué avec la croissance selon l’ISM (Institute for Supply Management). Du côté de l’industrie, l’ISM a fait état d’une légère contraction de l’activité et S&P Global d’une accélération de la croissance.

D’indices des directeurs d’achat, il en était également question de notre côté de l’Atlantique, où le secteur manufacturier a été un peu moins dans le dur en juin, là où les services ont renoué avec la croissance. 

Selon Cyrus de la Rubia de la Hamburg Commercial Bank, les prévisions pour les 12 prochains mois se sont améliorées pour la zone euro mais les chiffres restent néanmoins inférieurs à la moyenne à long terme.

Il en ressort par ailleurs que les prix de vente dans le secteur des services a augmenté davantage en juin et que ceux des intrants ont augmenté fortement, “ce qui ne devrait pas vraiment satisfaire la BCE”, ajoute Cyrus de la Rubia.

Ces chiffres renforcent les attentes selon lesquelles la BCE optera pour le statu quo monétaire en juillet. Le compte-rendu de la dernière décision sur les taux publié en semaine a d’ailleurs montré qu’un certain nombre de membres de l’institution envisageaient déjà une pause en juin, même si un seul membre décideur a voté “pour”.

Du côté des devises et de l’énergie, l’euro reste robuste à 1,177 dollar vendredi soir, tandis que le baril a augmenté en glissement hebdomadaire. Ce samedi, l’OPEP+ a accepté d’augmenter sa production de 548.000 barils par jour en août, soit davantage que les 411.000 barils sur lesquels tablaient le marché, ce qui pourrait peser sur les cours ce lundi.

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