Moody’s abaisse d’un cran le rating “AAA” des Etats-Unis

(ABM FN) Moody’s a annoncé avoir ramené de “Aaa” à “Aa1” son rating sur la dette des Etats-Unis, s’alignant au passage sur ses deux consœurs que sont Standard & Poor’s et Fitch Ratings.

Dans une note, Moody’s a justifié sa décision en regard d’une tendance à la hausse des déficits budgétaires et des coûts d’emprunts des États-Unis.

“Nous ne pensons pas que les propositions budgétaires actuellement à l’étude se traduiront par des réductions pluriannuelles significatives des dépenses et des déficits”, a commenté l’agence de notation.

Moody’s anticipe ainsi des déficits plus importants au cours des dix prochaines années, étant donné que les dépenses liées aux prestations sociales augmenteront, tandis que les recettes publiques resteront globalement stables.

Kush Desai, porte-parole de la Maison Blanche, a réagi en reprochant à l’administration Biden d’avoir augmenté la dette et a critiqué Moody’s pour le moment choisi pour dégrader la signature des Etats-Unis.

“Si Moody’s était crédible, elle ne serait pas restée silencieuse pendant que se déroulait le désastre fiscal de ces quatre dernières années”, selon Kush Desai.

A ce titre, l’abaissement de la note de Moody’s intervient à un moment où les républicains du Congrès tentent d’élaborer un projet de loi fiscale et de dépenses de grande envergure.

Ces derniers doivent prolonger les réductions d’impôts arrivant à expiration, ajouter de nouvelles réductions d’impôts, réduire les dépenses consacrées à Medicaid et à l’aide alimentaire ou encore renforcer l’application des lois sur les frontières et la défense nationale. 

Autant des plans qui devraient accroître le déficit budgétaire d’environ 3.000 milliards de dollars au cours des dix prochaines années.

La proposition actuelle a toutefois été bloquée vendredi par certains républicains de la Chambre des représentants, qui souhaitent que les réductions soient mises en œuvre plus rapidement et qui veulent se débarrasser des allègements fiscaux pour les énergies renouvelables.

Notons que la décision de Moody’s pourrait exercer une pression sur le marché obligataire US ce lundi, un marché déjà sous pression en raison des prévisions d’emprunts supplémentaires et d’une inflation obstinément élevée.

Si on ne s’attend pas à des turbulences sur le marché de la dette comme ce fut le cas après l’abaissement de la note de crédit par S&P en 2011, cette nouvelle dégradation pourrait entraîner une nouvelle hausse du dix ans américain jusqu’à 4,50 pour cent, ce qui exercerait probablement une pression sur la croissance économique et le sentiment du marché. 

On notera à ce titre que le 10 ans US pointait déjà à 4,48 pour cent vendredi soir après l’annonce de Moody’s.

“Cela pourrait faire creuser le déficit encore davantage, sachant que le coût du service de la dette augmentera également”, selon Michael Goosay, stratège obligataire chez Principal Asset Management.

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