(ABM FN) Le Bel20 s’est adjugé 0,9 pour cent en glissement hebdomadaire à 4.774 points, au sortir d’une semaine qui a vu l’indice principal de la bourse de Bruxelles franchir un record vieux de 18 ans à 4.786 points.
Le précédent plus haut pour le Bel20 remontait pour mémoire au 23 mai 2007 avec un pic de 4.759 points, lorsque ce même indice comptait encore Fortis et Dexia en son sein.
Et si le Bel20 a pu compter une nouvelle fois cette semaine sur UCB et KBC, la tendance reste globalement à l’optimisme sur les marchés, les investisseurs anticipant désormais une baisse de ses taux par la Fed en septembre.
Selon Mark Haefele de chez UBS Global Wealth Management, la Fed pourrait même réduire ses taux de 100 points de base dans les prochains mois.
En parallèle, les marchés ont accueilli favorablement le prolongement de 90 jours de la “trêve tarifaire” entre Pékin et Washington jusqu’au 9 novembre.
Les prix à la production US déçoivent
En début de semaine, les investisseurs ont pu prendre le pouls de l’inflation aux Etats-Unis.
Il en ressort que l’inflation des prix à la consommation est restée globalement stable en juillet à 2,7 pour cent sur un an, là où une hausse de 2,8 pour cent était anticipée. En revanche, l’inflation sous-jacente a, elle, progressé de 2,9 à 3,1 pour cent.
En outre, les prix à la production ont également augmenté plus que prévu en juillet, à savoir de 0,9 pour cent.
En toile de fond, les producteurs répercutent visiblement les tarifs douaniers sur les prix facturés à leurs clients, ce qui pourrait in fine se répercuter sur les prix finaux pour les consommateurs et dès lors alimenter l’inflation.
“Nous pensons que l’inflation aux États-Unis va continuer à augmenter, ce qui exercera une pression à la baisse sur la croissance”, anticipe dans ce sens Joost Van Leenders de chez Van Lanschot Kempen.
James Knightley, camiste chez ING, retient lui que les tarifs douaniers sont pour l’instant largement compensés par les entreprises qui réduisent leurs marges bénéficiaires.
Et si de nombreux prix finiront par augmenter en raison des taxes douanières, “nous ne pensons pas que la pression inflationniste persistera”, ajoute James Knightley qui table sur des baisses de ses taux par la Fed en septembre, octobre et décembre.
Dans l’ensemble, le marché anticipe à plus de 90 pour cent une baisse de 25 points de base en septembre. Et si cela ne tenait qu’à Janet Yellen, l’ancienne patronne de la Fed, il y aurait même une baisse de 50 points de base le mois prochain.
Ajoutons qu’après la publication du rapport sur l’inflation en début de semaine, Donald Trump s’en est pris une nouvelle fois à Jerome Powell, menaçant l’homme fort de la Fed d’un procès pour les frais de rénovation du siège de l’institution.
Toujours sur le front monétaire, le traditionnel symposium annuel des banquiers centraux de la Fed se tiendra la semaine prochaine à Jackson Hole dans le Wyoming américain.
“Les marchés ne tablent pas sur une baisse supérieure à 25 points de base en septembre, tandis qu’une baisse de 50 points de base n’est pas prise au sérieux, à moins que des indications dans ce sens ne soient données à Jackson Hole ou que les chiffres de l’emploi pour le mois d’août ne soient à nouveau très décevants”, selon ING.
Le pétrole dans le dur
En fin de semaine, tous les yeux étaient tournés vers l’Alaska où se sont rencontrés vendredi soir pendant trois bonnes heures Donald Trump et Vladimir Poutine. Si les deux présidents ont discuté de la situation en Ukraine, aucune avancée n’a été réalisée tandis que peu de détails ont filtré.
“Nous nous reverrons probablement très bientôt”, a indiqué Donald Trump à Vladimir Poutine, suggérant qu’un nouveau sommet pourrait avoir lieu à Moscou.
A l’issue de sa rencontre, Vladimir Poutine n’a donné aucune indication qu’il était prêt à accepter un cessez-le-feu.
Sur son réseau social, Donald Trump a fait savoir qu’il vise un accord de paix en Ukraine, “et pas seulement un cessez-le-feu sachant que ce type d’accord ne tient souvent pas”.
Et alors que le président US rencontrera ce lundi à la Maison Blanche Volodimir Zelensky, il a fait savoir que “si tout se passe bien, nous planifierons ensuite une rencontre avec le président Poutine”.
Du côté des devises et de l’énergie, l’euro évoluait au-dessus de 1,17 dollar vendredi soir, tandis que le baril a cédé 2 pour cent sur la semaine, avec un Brent de la mer du Nord sous les 65 dollars.
En toile de fond, la décision du cartel de l’Opep+ d’augmenter sa production en septembre qui pèse sur les cours du brut. En outre, un allègement des sanctions à l’égard de Moscou permettrait à la Russie d’inonder le marché pétrolier, amplifiant encore le déséquilibre entre l’offre et la demande.