Le résumé de la semaine: l’accord sino-américain permet au Bel20 de renouer avec les 4.400 points

(ABM FN) Dopé par la détente dans la guerre commerciale que se livre Pékin et Washington, le Bel20 a gagné 1,7 pour cent au sortir de la semaine à 4.447 points.

Les négociations menées il y a huit jours en Suisse se sont donc avérées fructueuses, puisqu’il a été confirmé lundi que les États-Unis et la Chine réduiraient leurs tarifs douaniers réciproques de 115 pour cent pendant au moins 90 jours.

Les droits de douane sur la plupart des produits en provenance de Chine se voient ainsi ramenés temporairement de 145 à 30 pour cent, et inversement de 125 à 10 pour cent.

Bernard Keppenne, économiste en chef chez CBC Banque, se garde toutefois de céder à l’euphorie, notant que “comme l’a clairement montré l’accord avec le Royaume-Uni, les droits de douane ne disparaîtront pas du jour au lendemain”.

De fait, si pour l’heure les taxes réciproques ont baissé de 115 pour cent, des droits d’importation généraux de 10 pour cent et de 20 pour cent sur le fentanyl resteront en place pour les produits chinois entrant aux États-Unis. Donald Trump a également fait savoir que la réduction des droits d’importation sur la Chine ne s’applique pas aux droits de douane sectoriels sur les voitures, l’acier et l’aluminium.

Alors que la Deutsche Bank s’attendait à une réduction des taxes chinoises à 60 pour cent, la détente est donc bien plus forte que prévu. “Et nous pensons que c’est également mieux que ce que le marché avait anticipé en mars. En bref, les actions pourraient renouer et dépasser leurs niveaux d’avant début avril”, anticipe la Deutsche Bank.

Les annonces sont essentiellement positives pour les actions américaines, ajoute la banque, selon qui les tarifs douaniers étaient davantage négatifs pour les entreprises US que pour leurs consœurs européennes.

En marge de cette détente commerciale, Goldman Sachs a pour sa part revu à la baisse les risques d’une potentielle récession aux Etats-Unis, à 35 contre 45 pour cent précédemment.

L’économiste Luc Aben de Van Lanschot Kempen dit pour sa part qu’il reste “évidemment” attentif “à l’inconstance de l’administration Trump”.

Salve d’accords au Moyen Orient

La semaine écoulée a également été marquée par la tournée du président américain dans les États du Golfe, ce qui a donné lieu à un certain nombre d’accords autour d’investissements importants dans l’intelligence artificielle, de quoi soutenir le rallye des actions technologiques. 

C’est d’ailleurs en partie grâce à cela que la capitalisation boursière de Nvidia a dépassé les 3.000 milliards de dollars, le géant des puces ayant annoncé un accord avec l’Arabie saoudite.

Le reflux de l’inflation donne à la Fed de la latitude pour baisser ses taux

Sur le plan macro-économique, l’attention s’est portée sur les données relatives à l’inflation et aux ventes au détail aux États-Unis.

“Malgré une confiance des consommateurs en berne, les consommateurs US sont restés jusqu’à présent très friands d’achats”, avait souligné en préambule Luc Aben de Van Lanschot Kempen

Mais force est de constater que les ventes au détail n’ont augmenté que de 0,1 pour cent en avril, après une hausse de 1,5 pour cent en mars.

Selon ING, la hausse de mars s’explique par le fait que les consommateurs ont fait des achats préventifs pour anticiper les hausses de prix liées aux tarifs douaniers. “Un effet qui s’est estompé en avril”, retient la banque.

Et alors que les prix à la production ont baissé de 0,5 pour cent en avril, cette faiblesse montre selon ING que pour l’instant, les entreprises choisissent d’absorber les coûts plus élevés dans leurs marges bénéficiaires, “même s’il est peu probable que cela reste le cas pendant longtemps”.

Les cambistes d’ING sont par ailleurs d’avis que la baisse des prix donne à la Fed de la marge de manœuvre pour réduire ses taux directeurs cette année.

En ce qui concerne les prix à la consommation publiés mardi, il n’y a pas encore eu de signe de hausse découlant des tarifs douaniers en avril. À 2,3 pour cent, les prix à la consommation ont même augmenté un peu moins que les 2,4 pour cent attendus, qui étaient également le niveau d’inflation en mars.

Vendredi, les investisseurs avaient par ailleurs rendez-vous avec la confiance des consommateurs américains et la traditionnelle enquête de l’université du Michigan. Il en ressort comme prévu que la confiance a de nouveau baissé, tandis que les sondés ont revu une nouvelle fois à la hausse leurs prévisions d’inflation.

Du côté des devises et du pétrole

Du côté des devises, l’euro a cédé 0,5 pour cent sur la semaine autour de 1,12 dollar. KBC Economics retient la volatilité observée en milieu de semaine, après que des médias financiers aient fait référence à des négociations commerciales entre les États-Unis et la Corée du Sud. 

“Lors de ces discussions, la politique de change aurait été abordée et les cambistes se sont alors demandé si un dollar dévalorisé aurait davantage de poids dans les négociations commerciales avec d’autres partenaires commerciaux”.

Du côté de l’énergie, le pétrole s’est renforcé, dopé naturellement par la détente sino-américaine. Pour autant, Goldman Sachs est d’avis que le rebond du brut sera temporaire, le scénario de base de la banque supposant que l’OPEP+ augmentera sa production une fois de plus en juillet.

En outre, la perspective d’un accord sur le nucléaire iranien pourrait amener davantage de pétrole sur le marché.

Du côté des rendements obligataires, la semaine a été plutôt calme jusqu’à vendredi soir, lorsque l’annonce de Moody’s d’abaisser la note de crédit des États-Unis à “Aa1” a provoqué une hausse du dix ans américain à 4,48 pour cent.

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